Un sac poubelle au goût plutôt amer!

LITIGE • Une habitante de la commune d’Assens se voit accusée d’avoir abandonné des déchets sur la voie publique. Amendée, elle fait opposition, évoque une cabale et met en garde les citoyens contre ce qu’elle appelle «les pratiques de dénonciation de certaines communes.»

  •  Abandoner un sac poubelle dans la rue peut parfois réserver des surprises. DR

    Abandoner un sac poubelle dans la rue peut parfois réserver des surprises. DR

Elle s’appelle Céline Fouquet. Le 15 avril dernier, cette habitante d’Assens reçoit une ordonnance pénale en courrier recommandé de sa commune. Motif: on l’accuse d’avoir abandonné des déchets sur la voie publique trois semaines plus tôt, soit un sac poubelle dans lequel on a retrouvé un récépissé postal à son nom. Avec l’ordonnance, une amende de 100 francs, plus 50 francs de frais.

Un sentiment d’injustice

«N’ayant jamais abandonné quoi que ce soit dans la rue, j’ai tout d’abord pensé qu’il s’agissait d’une mauvaise blague ou d’une erreur» explique-t-elle. Elle demande alors des explications à la commune qui finit par la convoquer pour s’expliquer lors d’une assemblée générale, en présence du syndic.

«D’entrée de jeu, on s’est montré arrogant avec moi», soutient-elle, «car dans ma lettre, j’ai parlé de dénonciation absurde, un terme qui n’a visiblement pas été apprécié. J’ai été traitée comme la plus grande délinquante de la commune d’Assens et je n’ai pu à aucun moment argumenter. Et d’expliquer pourquoi, à ses yeux, cette accusation est absurde. «La gestion des déchets de la commune fonctionne sur le principe de la taxe au poids. Comme j’ai une petite fille, j’ai droit à un quota de 100 kilos gratuits annuels pour les pampers qui se jettent également à la poubelle. Je n’ai jamais atteint le quota maximum. Pourquoi irai-je donc jeter des déchets n’importe où alors que, de toute façon, ils ne sont pas facturés?»

Victime d’une cabale

Reste le récépissé à son nom retrouvé dans le sac. A ce sujet, Céline a sa petit idée et n’hésite pas à se dire victime d’une cabale liée peut-être à un litige en cours avec un habitant de la commune. «Le sac a-t-il été subtilisé, a-t-on glissé le récipissé à mon insu? Je ne sais pas, mais je répète que ce n’est pas moi qui ait abandonné ce sac sur la voie publique».

Et son mari, policier de profession, d’ajouter: «Reste qu’il semble suffire de prendre le nom d’une personne à qui on voudrait nuire et de le jeter dans un sac qu’on abandonne en pleine rue pour se voir accuser. La preuve est insuffisante. Si c’est arrivé à mon épouse, ça peut arriver à n’importe qui. Les citoyens doivent être informés des pratiques de dénonciation de certaines communes!»

Le silence de la commune

On aurait bien sûr voulu en savoir plus sur la politique suivie en la matière par la commune d’Assens. En vain. C’est le silence radio concernant ce cas. Contacté, le syndic Bernard Despont s’est retranché... derrière le secret de fonction. Pour en savoir plus sur le dénouement de cette affaire, il faudra donc attendre que Céline, qui a refusé de retirer son opposition, soit convoquée par le tribunal auquel la commune a transmis l’affaire. A suivre donc!