Vallée sauvage à deux pas du M2

ESCAPADE • Chaque semaine durant l’été, Lausanne Cités vous dévoile un petit lieu discret à deux pas de la ville où il fait bon se retrouver. Cette semaine, la vallée du Flon.

Si le Flon évoque aujourd’hui la vie nocturne aux Lausannois, il ne faudrait pas oublier qu’il s’agit d’abord de l’une des rivières qui a été une source de vie et d’énergie hydraulique pour la ville durant des siècles. Il est encore possible de se balader dans sa vallée en empruntant un agréable passage secret. A la sortie Sallaz du M2, il suffit de se diriger vers l’usine Tridel. Juste avant de passer son grand portail, les curieux bifurqueront à droite pour emprunter un agréable chemin fait de petits cailloux beige broyés. Après 50 mètres, plus d’immeubles, de voitures ou de cheminées industrielles mais un doux son de ruisseau, une nature souveraine et même quelques chutes d’eau. A l’ombre de cette petite forêt qui s’étale jusqu’à Sauvabelin et avec la fraîcheur apportée par l’eau, il fait bon fuir la chaleur pesante de la ville. Peu connu, l’endroit a beau se trouver à deux pas du centre ville, il demeure préservé de l’excitation que l’on trouve dans les grands parcs en plein été.

Se ressourcer

Les plus aventureux suivront le fleuve jusqu’à Epalinges et iront même jusqu’à la tour Sauvabelin. Impossible, par contre, de descendre plus bas que l’usine Tridel. Sur la carte de Lausanne au 17ème siècle, le Flon s’écoulait bien à ciel ouvert avec la Louve, mais ces cours d’eau finirent par poser problème, dont celle du Flon à cause de sa crue, mais surtout pour des questions de salubrité. Suite à plusieurs épidémies de choléra, de typhus et de paludisme, les autorités décidèrent de voûter et de canaliser le Flon. Seule la partie en amont de la ville restera sauvage. C’est donc depuis cette époque que les citadins viennent rechercher la tranquillité et le charme de ce petit cours d’eau dans le quartier de la Sallaz. Le long des chemins aménagés sur les rives du Flon, il est d’ailleurs possible de trouver quelques très vieux bancs. Les graffitis qui les ornent font généralement références aux nombreux couples qui, génération après génération, se sont retrouvés ici à l’abri des yeux indiscrets.