Au bord du burn-out?

HÔPITAUX DE LA CÔTE • A l'hôpital de Morges, d'Aubonne, de Gilly ou même de Nyon, le manque de personnel soignant pose problème. Stress, dépression, angoisse, certains employés vivent mal cette pression quotidienne.

  • Le manque de personnel peut induire une forte pression sur le personnel. - Valdemar VERISSIMO

    Le manque de personnel peut induire une forte pression sur le personnel. - Valdemar VERISSIMO

Fatigués, désemparés, énervés, blasés, certains employés des hôpitaux de la Côte vivent un véritable calvaire. La faute, selon eux, à un flagrant manque de personnel. Du coup, s'ils ont décidé de parler, c'est avant tout pour les patients. «Vous savez, le risque existe dans chaque hôpital de faire une mauvaise manipulation. Mais quand vous êtes exténués comme nous pouvons l'être avec certains de mes collègues, ce danger est encore plus important. Et on ne peut se permettre cela, on parle de santé, s'exclame Tina*, infirmière à l'hôpital de Morges. Ce n'est pas facile tous les jours.»A l'instar de nombreux autres membres du personnel soignant, Gisèle*, une employée de l'hôpital d'Aubonne, ressent le même sentiment de désespoir. «J'ai vu le changement en l'espace de quelques années, déplore-t-elle. Avant, on savait pourquoi on était là. Aujourd'hui, nous avons l'impression d'être des machines qui exécutent des ordres et qui doivent être rentables. La rentabilité et le secteur médical sont des mots incompatibles.»

Situation tendue

Ce ras-le-bol, s'il est spécialement aigu au sein des hôpitaux de la Côte, s'assimile à un problème national. En effet, selon la dernière étude de l'Association suisse des infirmières et infirmiers, il manquerait pas moins de 5000 infirmières, assistantes sociales, médecins, physiothérapeutes ou radiologues. Un chiffre qui démontre l'ampleur du phénomène et qui inquiète personnel soignant et patients. La coalition menée par les principaux organismes de la santé dans notre pays dénonce un manque de réaction de la part des instances politiques. Ces dernières sont accusées de ne répondre à cette pénurie que par le recrutement de personnel à l'étranger. Or, il vaudrait mieux créer des places d'études en médecine ou dans d'autres professions médicales ou paramédicales.

Manque de personnel

Ajouter à cela une difficulté pour les hôpitaux de la Côte de trouver du personnel qualifié comme des infirmiers instrumentistes. Au sein de l'Ensemble hospitalier de la Côte (EHC) qui gère les hôpitaux de Morges, Gilly et Aubonne, la communication se veut contrôlée. «Nous n'avons pas les chiffres sur les effectifs en personnel pour l'année 2012», déplore Sarah Chevalier du service de presse. Trimbalé de service en service, il semble que la volonté de communiquer sur ce sujet soit peu évidente. Mikael de Rham, adjoint de direction en charge des affaires médicales pour l'EHC nous livre cependant sa vision du développement prévu pour les effectifs: «Nous confirmons qu'à charge en soins équivalente, les dotations soignantes à l'EHC sont comparables à celle des autres établissements de soins. Des ajustements d'effectif sont effectivement prioritairement prévus là où l'activité est en développement. La difficulté à recruter est spécifiquement ressentie sur le recrutement de cadres de soins et les experts cliniques.»* noms connus de la rédaction