Si le canton de Vaud a réussi à éponger sa dette et affiche depuis quelques années des comptes mirobolants, les communes de la Côte ne peuvent pas en dire autant. Les belles années, d'un point de vue financier, semblent appartenir au passé. Les comptes actuels poussent les élus à sortir du bois, car il en va de la réussite des politiques urbaines.«Les projets ne manquent pas, seul leur financement fait défaut, se désole Gérald Cretegny, syndic de Gland. Or, l'immobilisme est le plus mauvais cadeau que nous puissions faire aux générations futures. Le développement durable, qui intègre l'équilibre financier, guide nos projets.»Une situation inquiétante car la ville doit réaliser une piscine ainsi qu'un cheminement des rives, des réalisations qui nécessitent évidemment des crédits substantiels, qui font aujourd'hui défaut. Même son de cloche à Rolle. «Comme toutes les communes, nous avons un budget très compliqué, déplore Jean-Noël Goël, le syndic de Rolle. Il nous faut serrer la vis partout. Notre problème principal est que nous devons investir pour les écoles, ce sont de très grosses sommes à dépenser ces prochaines années.»
Hausses d'impôts
Dans le même temps, d'autres menaces viennent assombrir les perspectives financières. Notamment, le départ de Rolle du géant américain Yahoo! «Ce n'est évidemment pas une bonne nouvelle, précise le syndic. Mais nous devrons faire avec. D'autres choses nous préoccupent davantage comme la péréquation financière. Le canton de Vaud a annoncé vouloir faire un geste, j'espère que nous en verrons rapidement les effets. Je reste peu optimiste pour les années à venir et nous devrons certainement augmenter les impôts.»La situation morgienne n'est guère plus rassurante. Le budget 2013 est déficitaire de plus de 5 millions. Eric Züger, municipal en charge des finances, confirme l'influence de la péréquation financière et de la facture sociale sur les comptes de la ville. «Il est plus difficile d'établir un budget avec précision car il y a des hausses et des baisses soudaines. Les comptes des années précédentes peuvent influencer ceux des années à venir. Cet effet de yo-yo nous fait souci.»Est-ce un frein aux projets? «Disons que nous devons prioriser certains investissements. Nous devons nous adapter, nous n'avons pas le choix. En ce qui concerne les années à venir, nous devons rester prudents. La situation peut se renverser rapidement et le développement de la ville implique forcément d'importantes dépenses.»Malgré une conjoncture jugée excellente sur la Côte, les principales villes doivent donc faire face à des budgets de plus en plus tendus. Le canton est souvent montré du doigt par les élus qui devront jouer les équilibristes ces prochaines années s'ils ne veulent pas s'attirer les foudres des citoyens face à de trop importantes hausses d'impôts...