Ils ne veulent pas fusionner... et le disent haut et fort!

GROS-DE-VAUD • Alors que tout semble donner raison aux fusions de communes, quelques villages résistent encore et toujours. Par peur de perdre des plumes dans l’opération et... leur identité.

  •  Plusieurs communes sortent du bois pour s'opposer à la fusion. MISSION

    Plusieurs communes sortent du bois pour s'opposer à la fusion. MISSION

«Vive Froideville! Small is beautiful!» scande le comité d’opposition sur son tout-ménage. Si cela fait sourire, leur opposition à la fusion n’en est pas moins sérieuse, de même que dans d’autres villages du district où des comités d’opposants ont vu le jour.

Finances mises à mal

Dans beaucoup de communes, les finances occupent la discussion. A Villars-le-Terroir, on craint l’impact négatif des comptes d’Echallens. C’est également le cas à Fey. «Nous sommes une commune saine alors que d’autres sont beaucoup plus endettées. Le montant de la dette par habitant ne peut qu’augmenter», exprime la conseillère communale Francine Debétaz.

Même discours à Essertines-sur-Yverdon, où Christophe Delay, conseiller communal, ne croit pas dans la pérennité du taux d’imposition fixé par la convention. «On compte sur les économies de la péréquation, mais si elle est renégociée, les chiffres vont changer.» A Froideville non plus, on ne croit pas aux baisses d’impôts. De l’avis de l’opposant Jean-Luc Billaud, «avec tous les projets en cours, ceci est impossible». Et la convention de fusion a déjà fixé des taxes plus élevées que celles actuellement en vigueur.

Une autre dimension

Si les pro-fusions assurent qu’il est temps de professionnaliser la politique communale et pour les municipaux d’arrêter d’être «des hommes à tout faire», ceux qui sont concernés semblent satisfaits. «Si quelqu’un m’appelle à cause d‘un tuyau d’eau cassé, je m’y rends et contacte une entreprise. On ne fait pas de la politique, on défend nos citoyens. C’est une autre dimension», déclare Eric Glauser, membre du conseil communal et du comité d’opposition à Villars-le-Terroir.

Les fusions engendreraient également un changement de la méthode d’élections, passant au système des listes (scrutin proportionnel). Une chose que Christophe Delay déplore: «La politique de partis ne m’intéresse pas. Ici, les gens sont animés par le bien de la commune et non par l’orientation d’un parti!»

Manque de pertinence

A divers endroits, on ne trouve pas pertinent le choix des communes. Le fait que Froideville ne partage aucune frontière avec les villages de la fusion dérange les opposants. Le phénomène prend encore plus d’ampleur à Essertines. Si Bercher, futur centre administratif de Sauteruz en cas de oui le 30 novembre, n’est pas très loin géographiquement, «nous ne vivons pas de ce côté-là, mais sur l’axe Echallens-Yverdon, avec la Plaine de l’Orbe». Pour Christophe Delay, le futur d’Essertines est «du côté d’Echallens».

Pour l’opposition de Villars-le-Terroir, l’impression de se faire avaler par le «monstre Echallens» est bien présente. Prendre exemple sur le succès des précédentes fusions n’est pas pertinent pour Eric Glauser. «Rassembler plusieurs petites communes de 800 habitants est une chose. Dans notre cas, Echallens est bien trop majoritaire».