«J’ai le sens du devoir!»

ECHALLENS • Le 19 avril, Jean-Paul Nicoulin a été élu au poste de syndic d’Echallens avec 77,2% des voix. Il avoue tirer un enseignement personnel de la disparition brutale d’Yvan Nicolier en novembre dernier.

  •  Jean-Paul Nicoulin, un syndic serein. VERISSIMO

    Jean-Paul Nicoulin, un syndic serein. VERISSIMO

Cela fait presque un mois que vous êtes officiellement syndic. Qu’est-ce que cela a changé, en comparaison de votre intérim?

Pas grand chose, si ce n’est qu’aujourd’hui Christian Monney, municipal depuis le 9 mars, a repris une bonne partie des tâches qui incombaient à mon dicastère. J’ai gardé le domaine des finances et repris l’administration générale et l’urbanisme. Mes relations avec mes collègues sont restées bonnes également.

Est-il difficile d’endosser le costume du syndic dans une telle situation, à savoir après un décès?

J’ai le sens du devoir. Après un tel événement, vous avez deux choix: soit vous laissez cela à d’autres, soit vous allez de l’avant. J’avais bien sûr une responsabilité en tant que vice-syndic, et mon objectif majeur, après le décès d’Yvan Nicolier, a été que la commune continue à fonctionner comme avant. Sur le plan communal, certains dossiers dont il se chargeait ne sont pas évidents à maîtriser: derrière la connaissance globale du sujet se cachent une multitude de réflexions. Sur le plan humain, il arrive que l’émotion apparaisse lorsque nous voyons son nom apparaître ou en nous rappelant d’épisodes vécus avec lui.

Est-ce que son décès vous a enseigné quelque chose?

Oui! Et je l’ai mis en pratique pas plus tard que la semaine dernière: il s’agir de savoir dire non à des sollicitations. De nombreuses personnes dans mon entourage m’ont d’ailleurs dit: « Attention, préserve ta santé, ne t’engage pas au-delà de ce que tu peux donner». Je dois faire preuve de sagesse. J’ai été frappé par les propos de son fils pendant l’enterrement (ndlr: qui relatait la charge de travail d’Yvan Nicolier). Moi-même, il m’arrivait de lui dire franchement qu’il devait se préserver. Ceci doit être un enseignement.

Si vous deviez vous trouvez une qualité et un défaut?

Pour moi une qualité doit être approuvée par les autres. Je dirais que je suis persévérant et si je me fixe un but, je me donne les moyens d’y parvenir. Et un défaut… L’impatience. J’aime que certaines choses se fassent tout de suite.

Une chose dont vous êtes fier, et une dont vous êtes moins fier?

Le fait que je n’ai jamais eu à envoyer de lettre de candidature, durant toute ma carrière professionnelle est une fierté. Ce sont toujours mes supérieurs qui m’ont sollicité aux postes à responsabilité. Ensuite, l’effet collatéral de mon évolution professionnelle au sein de ces postes et de mes nombreux engagements bénévoles, c’est qu’ils ne m’ont pas permis pas d’être toujours très présent à la maison.

Et cela a-t-il été un sujet de discorde?

Non, jamais. Ma femme a dit elle-même, lorsque j’ai été élu: « Je ne le vois vraiment pas passer toutes ses journées à la maison.» J’ai toujours eu la chance de pouvoir compter sur elle pendant mes absences. Elle est un précieux soutien. C’est important d’avoir un équilibre d’un point de vue privé aussi.