«La Municipalité aime le luxe et ne s'en cache pas»

MUNICIPALITÉ • Pierre Marc Burnand n'est pas homme à avoir sa langue dans la poche. Figure connue de la scène politique morgienne, le conseiller communal et membre du PLR ne mâche pas ses mots lorsqu'il doit analyser le travail de l'actuelle Municipalité.

  • Pierre Marc Burnand, conseiller communal PLR.

    Pierre Marc Burnand, conseiller communal PLR.

  • Pierre Marc Burnand, conseiller communal PLR.

    Pierre Marc Burnand, conseiller communal PLR.

Monsieur Burnand, comment jugez-vous la politique menée par le syndic Vincent Jaques et son équipe?

Le syndic gère une succession difficile, avec quelques dossier explosifs, et doit trouver ses marques, ce qu'il fait avec intelligence et une certaine rondeur. Il suit la ligne tracée par Nuria Gorrite, avec moins de maîtrise, ce qui est normal, mais aussi moins de poudre aux yeux, ce qui est rassurant. La Municipalité, à majorité de gauche à cinq contre deux, mène une politique typiquement de gauche: elle aime le luxe et ne s'en cache pas. Toujours soucieuse d'offrir le meilleur, elle a les yeux plus gros que le ventre, propose de dépenser sans compter et semble se soucier comme de colin-tampon d'équilibrer les comptes. Par ailleurs, la Municipalité continue – ce n'est pas nouveau, c'était déjà le cas avec les équipes précédentes – à montrer son incapacité à faire avancer les dossiers de l'urbanisme. Enfin elle a perdu en bonne partie la maîtrise de la sécurité à l'occasion de la régionalisation de la Police et ne semble pas le moins du monde s'en inquiéter.

Concernant le budget de Morges, les chiffres passent au rouge, qu'en pensez-vous?

La Municipalité est pétrie de bonnes intentions… sauf celle de comprimer le déficit. On ne décèle aucune velléité de réduire la voilure. Il y a un manque flagrant de rigueur et de volonté.

En matière de sécurité, fait-on suffisamment à Morges?

Certainement pas. Faute de pouvoir vraiment agir, on se voile la face et on applique la méthode Coué pour se convaincre que tout va bien: il y a un décalage flagrant entre les déclarations officielles lénifiantes et le sentiment d'insécurité qui s'amplifie. La régionalisation de la Police est une demi-mesure qui a débouché sur une organisation boiteuse. C'est ainsi que la PRM (Police Région Morges) dépend d'un Comité de direction et d'un Conseil intercommunal dans lesquels les représentants non morgiens sont majoritaires: c'est une anomalie qui doit être corrigée si on veut retrouver une police efficace sur le territoire de la commune.

Quelles sont les priorités pour Morges ces prochaines années selon vous?

Il faut impérativement maîtriser les dépenses et revenir aux chiffres noirs. En parallèle et rapidement, il faut valoriser les terrains en friche dont on n'a rien fait depuis trop longtemps (Longeraie, Bonjean, Eglantine, Prairie Nord, Blancherie) et densifier le logement. Il faut empoigner une fois pour toutes le problème de la circulation à travers la ville, libérer le centre-ville de l'asphyxie et réaliser les infrastructures (parkings) qui donneront envie aux gens de venir à Morges et de s'y arrêter. Enfin, sur un plan plus général, il faut que Morges affirme sa place dans le PALM et trouve des appuis suffisants pour faire accepter, et réaliser dans des délais raisonnables, le projet de grand contournement autoroutier.