Il suffit de se balader le long de la voie autoroutière entre Morges et Nyon pour constater l’ampleur du phénomène. Certains vandales prennent un malin plaisir à souiller l’espace public de tags et de déchets, pire, des parois antibruit sont régulièrement brisées. Et cela empire depuis quelques mois.
«Nous devons vraiment lutter au quotidien pour nettoyer les murs remplis de tags et les déchets doivent être en permanence enlevés, déplore Olivier Floc’hic, responsable de la communication à l’Office fédéral des routes (OFROU). Cela coûte plus de 300’000 francs par année aux contribuables suisses.»
Car l’entretien de la voie autoroutière est du ressort de la Confédération. Cette dernière tente de trouver la parade, mais la situation est compliquée. Des caméras ont été posées aux abords des lieux sensibles, le problème est que les vandales agissent souvent masqués et de nuit. Difficile dès lors de les identifier avec certitude.
Pour tenter d’endiguer ce phénomène qui inquiète l’OFROU, des mesures ont été prises. Avec un certain succès. «Des panneaux en plexiglas remplacent certaines parois antibruit, précise Olivier Floc’hic. Ils n’ont pas encore été cassés depuis leur installation. Mais cela ne règle pas tout.»
Dégâts et amendes
Du côté des forces de l’ordre, on tente de minimiser le phénomène. «Nous n’avons aucun dispositif spécial qui permettrait d’agir de manière ciblée, note Dominique Glur, porte-parole de la Police cantonale vaudoise. Nous misons uniquement sur la possibilité d’attraper ces personnes en flagrant délit de déprédation. Cela arrive de temps en temps.» Et quand cela arrive, le risque encouru est important. Suivant les dégâts causés, l’amende peut s’élever à plusieurs milliers de francs. Ou davantage. Le remplacement d’une paroi antibruit coûte un peu plus de 100’000 francs. Ajoutez à cela les frais de procédure et l’on obtient des montants qui peuvent rapidement devenir astronomiques. Un jeu qui n’en vaut pas la chandelle d’autant que ces actes de malveillance sont souvent gratuits.
«Il s’agit la plupart du temps d’une provocation ou d’un jeu entre adolescents qui s’ennuient, déplore le porte-parole de l’OFROU. C’est ce qui ressort de nos diverses investigations.» Un jeu dangereux et aberrant.