Les carottes sont cuites à la Grosse Pierre

MORGES • La fermeture de la poste de la Grosse-Pierre est quasi actée. Personne n’escompte une issue favorable au recours -consultatif - introduit par la Municipalité.

  • Eric Voruz, ex-Syndic, devant l’office de poste dont il tente, en vain, d’empêcher la fermeture.

    Eric Voruz, ex-Syndic, devant l’office de poste dont il tente, en vain, d’empêcher la fermeture.

Les carottes sont cuites. Il n’y a pas de meilleure expression pour résumer la situation de l’office de poste de la Grosse Pierre à Morges, en sursis depuis que l’ex-régie fédérale a annoncé sa décision de le fermer, en mai dernier.

La cause? Elle est bien connue, tant les fermetures se multiplient un peu partout en Suisse: la baisse de fréquentation de ce bureau qui dessert pourtant un bassin de population de plusieurs milliers de personnes.

Dès la décision rendue publique, des oppositions n’ont pas tardé à s’exprimer, incarnées par Eric Voruz, ancien postier et ancien Syndic de Morges.Et pour cause: la solution alternative proposée par la Poste, - ouvrir une agence au sein d’un commerce situé juste à côté - n’est selon lui, de loin pas satisfaisante: « Il ne sera pas possible d’y effectuer des paiements, déplore-t-il. Et puis, il y a pire: si le commerce devait fermer, qu’en adviendrait-il des quelques prestations proposées? La Poste s’en laverait les mains, c’est une attitude à la Ponce Pilate».

Recours consultatif

Pétition signée par plus de 800 personnes, courriers à la députation fédérale vaudoise au Conseil national, à la Conseillère fédérale Doris Leuthard, rien n’y a fait. La Poste a maintenu sa décision.

Aujourd’hui, la décision finale est suspendue à un recours introduit par la Municipalité auprès de PostCom, la Commission de la Poste. Sauf que l’avis de celle-ci est purement consultatif, et il y a fort à parier que la Poste s’assoiera dessus.

C’est en tout cas ce que pensent aussi bien l’ancien Syndic Eric Voruz, que son lointain successeur, Vincent Jaques. «La Municipalité a suivi dès le début une démarche très cohérente en s’opposant à cette fermeture, explique ce dernier. La perte de prestations sociales est inappropriée pour un quartier qui dessert 4 000 habitants, sans compter le transfert de trafic qui s’opérera en direction de l’office Morges 1.» Et de conclure, lucide: «Je suis sans illusion sur le recours que nous avons introduit auprès de PostCom, mais au moins aurons-nous le sentiment du devoir accompli, d’avoir tout tenté pour défendre les intérêts de la population».

«Je n’ai pas d’illusions non plus, pour la Grosse Pierre, c’est fini, soupire Eric Voruz, mais qui ne tente rien n’a rien, ne serait-ce que pour dissuader la Poste de fermer ailleurs d’autres offices de poste».