Depuis quelques semaines, les Verts morgiens sont remontés. Pour se faire entendre, ils ont déposé une interpellation «Où est donc passé le parc public verdoyant des Charpentiers?». Et leur colère ne diminue pas. «On nous a promis le bleu du ciel et on nous donne le gris du béton, tonne Pascal Gemperli, vice-président des Verts morgiens. Lorsque ce projet a été présenté en 2012, de nombreux arbres, une place de jeu et un bel espace vert, étaient prévus. Aujourd’hui, on constate qu’il n’y a rien de cela. Cela nous met en colère et il est urgent de corriger le tir pour rendre ce parc plus attractif.»
Une zone de béton
L’interpellation déposée est encore plus offensive. Le groupe composé de douze signataires estime que ce qui peut être vu actuellement ne ressemble pas du tout aux autres parcs morgiens. Il s’agirait d’une véritable zone de béton morne et froide.
Ce qui devait être un parc vert situé en plein cœur de la ville se résumerait aujourd’hui à un vague terrain, pour ne pas dire un terrain vague douteux, clairsemé de quelques parterres d’herbe et de lierre, cintrés de poubelles en guise de place de jeu. Sans compter qu’en cas de pluie, l’hypothétique parc se transformerait en marécage entouré de béton.
Trop ambitieux?
Une attaque frontale qui n’est pas du goût de tous. Sous le feu des critiques, Jean-Jacques Aubert, Municipal PLR en charge des infrastructures, des énergies et des espaces publics, tente pourtant de rassurer: «Il est inutile de s’inquiéter trop rapidement, nous respectons ce qui avait été prévu, mais nous sommes encore en plein chantier. Il faut attendre les beaux jours pour que les arbres poussent.» L’élu affirme cependant que le parc des Charpentiers n’en sera pas vraiment un: «On devrait plutôt parler d’un square, car il n’y a pas forcément la place pour en faire une grande zone verte. Il y a des bâtiments tout autour.» Un parc qui devient un square? Une confidence qui ne va pas calmer les ardeurs des signataires de l’interpellation adressée à la Municipalité. D’autant que ces derniers soulèvent un autre problème de taille: les frais d’entretien. «Cet endroit va au minimum coûter 45’000 francs par année, alors que la population n’en profitera pas vraiment, déplore Pascal Gemperli.
En effet, il s’agit davantage d’un lieu privé que public. Je ne vois pas pourquoi les Morgiens devraient faire les frais de ce choix de la Municipalité.»
Si les deux parties campent clairement sur leur position, le dossier risque de se compliquer ces prochains mois car les Verts sont bien décidés à ne pas céder.