Un franc fort qui handicape les exportations, un fongicide qui a causé d’importants dégâts dans les vignes, une concurrence mondiale, les vignerons suisses doivent faire face à de nombreuses difficultés. Sur La Côte, si la situation des grands domaines exportateurs n’est pas au beau fixe, les petites exploitations parviennent encore à tirer leur épingle du jeu.
Un bilan positif
Laurent Baechtold, propriétaire du Château de Luins, dresse un bilan positif de l’année en cours: «C’est évident que nous devons nous battre et fournir un travail plus important qu’auparavant, mais globalement je n’ai pas à me plaindre. Le franc fort ne nous concerne pas vraiment car nous ne faisons pas d’exportation, nous visons davantage la clientèle locale. L’essentiel est de miser sur la qualité de nos vins, c’est la seule garantie de succès.» Un succès qui s’annonce déjà acquis ces prochains mois, au vu de la récolte exceptionnelle de l’année dernière.
Perspectives réjouissantes
Pour Nicolas Joss, directeur de l’Office des Vins Vaudois, l’heure est à la réjouissance: «Le millésime 2015 est tout simplement fabuleux, certainement le meilleur depuis un demi-siècle. Nous avons pu constater une concentration d’arômes tout simplement inimaginable, c’est forcément une bonne nouvelle pour les vignerons de La Côte.» Ce millésime fabuleux devrait donc permettre une reconnaissance encore plus grande des vins vaudois. Au niveau national, mais aussi international. Un coup de pouce bienvenu pour une profession qui a considérablement changé depuis quelques années. «Nous devons être sur tous les fronts, note Roland Gaillard, propriétaire du Domaine du Feuillerage à Perroy. Il faut démarcher nos clients, faire connaître nos vins, être présent sur Internet, cela allonge forcément nos journées de travail. L’important cependant est de rester concentré sur l’essentiel: le travail à la vigne. C’est tout simplement fondamental.»