L'UBS voit une bulle sur la Côte

IMMOBILIER • La bulle immobilière est sur toutes les lèvres. Si l'UBS est alarmiste en classant la zone entre Nyon et Morges à risque, les spécialistes du secteur calment les esprits et estiment plutôt que la tempête est passée.

  • Y a-t-il un risque de surchauffe immobilière dans la région?

    Y a-t-il un risque de surchauffe immobilière dans la région?

La récente annonce de la première banque de Suisse a échauffé les esprits et fait craindre le pire pour les particuliers. «L'indice UBS de bulle immobilière s'enfonce de plus en plus profondément dans la zone de risque», pouvait-on lire dans la dernière étude à ce sujet. Pire, la région de la Côte est clairement pointée du doigt, elle présenterait toutes les caractéristiques pour une future bulle. Et donc pour une crise immobilière.

Pas de danger

Pour Laurent Pannatier, directeur de la régie Proximmo, le danger n'existe pas vraiment. «La prudence et les préoccupations des banques sont légitimes en vue de limiter une surchauffe du marché. Le risque de voir éclater une bulle immobilière paraît néanmoins limité à l'heure actuelle». En effet, la forte hausse des prix semble s'être déjà freinée depuis l'été 2012, notamment avec la décision du Conseil Fédéral visant à limiter l'octroi de nouveaux financements aux acquéreurs ne pouvant pas fournir 10% de fonds propres hors prévoyance professionnelle. «Les nouvelles mesures de la Confédération viendront ainsi encore confirmer un peu plus la tendance», ajoute encore Laurent Pannatier.Ces décisions venues de Berne ne sont pas forcément du goût d'Olivier Feller, directeur de la Chambre Vaudoise Immobilière: «La limitation de l'apport du deuxième pilier est une mesure totalement inéquitable. Elle pénalise les classes moyennes et limite la possibilité pour ces dernières d'acheter un bien. Concernant le niveau des prix, il est vrai qu'il est élevé sur la Côte. Cela est dû à la forte demande, les raisons sont donc saines. Un autre élément rassurant est qu'il n'y a pas beaucoup d'achats de logements en vue d'une spéculation pure et simple, alors que c'était le cas à la fin des années 80 avant la crise immobilière. C'est pour cela que j'estime que les indicateurs sont rassurants et qu'il n'y a pas de soucis à se faire pour l'instant.»

Baisse des prix

La récente décision de la Confédération d'obliger les banques à se constituer un matelas de fonds propres suffisants pour éviter toute crise n'est que la suite logique d'une crainte qui existe depuis 2011 déjà au sein de la Banque Nationale Suisse. Pourtant, depuis, le marché semble s'être régulé de lui-même sur l'arc lémanique.«La bulle est un sujet qui m'horripile car il est infondé, tonne Edmond Lacour, directeur de la régie éponyme établie depuis plus de 30 ans entre Morges et Coppet. Les prix ont baissé depuis une année, je vois ceci tous les jours dans les biens que je vends. Par exemple, une maison vient d'être vendue 1'900'000 francs alors qu'elle était estimée il y a quelques mois 2'300'000. Les loyers aussi ont légèrement diminué ces derniers temps. Sur la Côte, la correction des prix est évidente. Mais la conséquence directe est que le marché immobilier est freiné par toutes ces mesures de la Confédération.» Volontiers optimistes quant à une éventuelle bulle, davantage médiatique que réelle, les spécialistes de l'immobilier sur la Côte pointent surtout du doigt le risque de voir leur secteur subir les contrecoups de mesures trop intrusives de la part de la Confédération...