Médecine à deux qualités

La grande crainte de ces dernières années dans le domaine médical était de voir se creuser les disparités de soins entre les patients aisés et ceux à plus bas revenus. On agitait le spectre de la désormais célèbre «médecine à deux vitesses». Mais, grâce à un système de santé considéré comme l'un des plus équitables au monde, ce risque semble désormais appartenir au passé.

Le quotidien, c'est davantage une forme de médecine à deux qualités. En effet, les hôpitaux publics de la Côte doivent faire face à un personnel qui tire la sonnette d'alarme face aux heures supplémentaires à accomplir, au manque de personnel, au stress quotidien. Certains employés craignent même de faire des erreurs tant ils sont soumis à rude épreuve. Si les autorités semblent minimiser cette grogne, la réalité du terrain est là. A Morges, Aubonne ou Gilly, les patients doivent affronter des conditions d'accueil parfois périlleuses.Dans le même temps, les cliniques privées tirent leur épingle du jeu face à un système de santé public qui vacille. Il est donc temps de se poser la question des véritables mesures à prendre pour désengorger des hôpitaux au bord de l'explosion. Ce qui est vrai dans la plupart des autres pays de la Communauté européenne, notamment en France voisine, est vrai en Suisse aussi. Partout en Europe, est affirmée la volonté de renouer avec l'excellence passée de nos systèmes de santé et de nos hôpitaux publics. C'est aujourd'hui un leitmotiv, il est temps que cela redevienne une réalité.