Nyon, de l'angélisme au pragmatisme

SÉCURITÉ • Face à la recrudescence de la criminalité et à l'évidence des chiffres, la ville de Nyon a décidé d'empoigner le problème de la sécurité et de fournir des réponses claires à sa population. Problème: certains estiment que l'angélisme est encore trop présent.

  • Pour Daniel Rosselat, un véritable mais regrettable changement de société se produit. DR

    Pour Daniel Rosselat, un véritable mais regrettable changement de société se produit. DR

  • Pour Daniel Rosselat, un véritable mais regrettable changement de société se produit. DR

    Pour Daniel Rosselat, un véritable mais regrettable changement de société se produit. DR

En matière de sécurité, s'ils ne disent pas tout, les chiffres permettent néanmoins de se faire une idée relativement précise de la situation. Et à Nyon, comme ailleurs sur l'arc lémanique, ils ne sont pas bons. En une année, l'augmentation des infractions contre le patrimoine se monte à 15,8% dans le district et à 8,4% pour la ville. Les progressions les plus importantes sont constatées dans le domaine des vols à l'étalage et des vols à la tire. Avec une effraction constatée chaque jour, la situation reste très préoccupante. Le récent rapport des autorités évoque sans détour ce constat: «La Municipalité a perçu une certaine péjoration du sentiment de sécurité ressenti par les habitants et commerçants. Elle en a eu confirmation au travers de plusieurs courriers et autres appels téléphoniques.» Et d'ajouter: «C'est un véritable, mais regrettable, changement de société qui se produit.»

Pour tenter d'enrayer cette hausse de la criminalité, la Municipalité de Nyon a déjà entamé quelques actions concrètes comme l’engagement d'un conseiller en sécurité publique qui a eu pour devoir premier de créer l’association pour une police régionale puis de jouer un rôle de consultant auprès des autorités. Un nouveau commandant de la police a également pris ses fonctions ce printemps. En outre, un travail a été effectué sur les effectifs de policiers. Quatre aspirants sont entrés en fonction en 2012, cinq autres sont attendus pour le mois de mars 2014. Deux policiers, un assistant de sécurité publique et un collaborateur civil viennent compléter cette phase de recrutement.

Savant équilibre

Certains élus ne se contentent cependant pas de ces mesures et ont fait part de leur impatience. C'est le cas de la conseillère communale Bernadette Nelissen: «Il est choquant d'observer la présence de dealers à proximité de l'école, en particulier sur la Promenade d'Italie. Les enfants expriment des peurs et nous déplorons que cette situation incite ceux-ci à faire des amalgames entre la drogue et la couleur de peau.»

Face aux divers postulats et autres demandes urgentes, le syndic Daniel Rossellat confie que la ville de Nyon a décidé d'opérer un tournant dans sa politique sécuritaire: «On ne doit pas faire preuve d'angélisme. Mais il ne faut pas non plus diaboliser certaines catégories de la population, c'est un savant équilibre à trouver entre sécurité et prévention. Je comprends que certaines personnes soient choquées et qu'elles aient l'impression que l'impunité existe pour les dealers. La chaîne pénale est souvent le maillon faible. C'est pourquoi la charte édictée par la Municipalité doit permettre d'agir tout de suite.» En plus de cette charte visant à diminuer le sentiment d'insécurité, une stratégie de la vie nocturne est également à l'étude. Elle aura pour mission d'agir sur trois axes fondamentaux: alcool, bruit et déchets.