Pas très bio le Gros-de-Vaud?

AGRICULTURE • Le 17 septembre, la Fête du développement durable à Echallens sera axée sur l’agriculture biologique, une filière peu développée dans le Gros-de-Vaud.

  • La Fête du développement durable met l’accent cette année sur l’agriculture bio. DR

    La Fête du développement durable met l’accent cette année sur l’agriculture bio. DR

«Nous n’avons pas une vraie filière de culture biologique. Les écoles d’agriculture ne sont pas incitées à l’enseigner, donc les jeunes agriculteurs ne sont pas formés dans ce sens.» C’est le constat de Werner Schwarz, président du comité de l’agenda 21 d’Echallens. Et c’est justement pour sensibiliser la population à cette thématique que le thème de l’agriculture biologique a été choisi pour la 8ème Fête du développement durable, le 17 septembre.

Sauver l’épicerie

Mais ce qui a aussi incité les organisateurs à pencher pour ce thème, c’est la mobilisation, au printemps dernier, de plusieurs Challensois afin d’éviter la fermeture de l’épicerie bio d’Echallens. La création d’une association de soutien (l’Association des amis de l’épicerie bio d’Echallens: AEBE) et le prêt qui ont sauvé l’épicerie de Michel Baeriswyl démontrent que la population souhaite d’une part bénéficier d’une alternative aux supermarchés, et d’autre part consommer mieux, local, et bio.

Pourtant, malgré la vocation agricole du district, le Gros-de-Vaud est loin de faire figure de bon élève en matière d’agriculture biologique. À titre d’illustration, tout juste une dizaine d’agriculteurs sont membres de BioVaud, la principale association qui rassemble, soutient et défend les producteurs bio dans le canton et au-delà.

Un gros potentiel

Pour Cédric Chezeaux, son président, c’est certainement parce que le Gros-de-Vaud est justement une région à gros potentiel de rendement qu’il peut être plus difficile pour les paysans de se lancer dans le secteur biologique. «C’est un changement complet de mode de travail, cela demande du courage.» Werner Schwarz renchérit: «En sachant qu’il faut 5 ans pour y parvenir et cela sans savoir qui va acheter vos céréales, il faut beaucoup de conviction pour se lancer. Notre politique agricole est encore très loin de favoriser la culture biologique. À moins de faire de gros sacrifices et d’être des écologistes convaincus, les agriculteurs n’ont aucune raison de passer au bio.»

Néanmoins, Cédric Chezeaux estime que la situation se trouve à un tournant. Pour lui, le soutien cantonal aux reconversions, la mise en place de la foire agricole et plusieurs réflexions engagées sur le sujet dans le milieux incitent de plus en plus de producteurs à se reconvertir. Dans le Gros-de-Vaud, «d’après les demandes de reconversion déposées cette année, plusieurs exploitants de la région devraient se lancer dans le bio l’année prochaine.»