C’est le souci de toutes les villes de petite et moyenne importance. Pour accueillir des événements, il faut une salle d’exposition digne de ce nom. Après le départ du Salon nautique pour Palexpo, le risque de voir d’autres manifestations déserter la région morgienne est évident.
Urgence
Mais le syndic de Morges, Vincent Jaques, se veut rassurant: «Si le Salon nautique est parti, c’est d’abord car il souhaitait doubler sa capacité en matière d’exposants. Nous sommes actuellement en train de plancher avec assiduité sur le remplacement des halles CFF, nous savons qu’elles seront détruites, mais sans avoir de date précise. Il faut un espace polyvalent d’exposition dans la région morgienne, il y a urgence.»
Une urgence qui a été bien entendue par Christian Wipfli, le fondateur du Salon nautique du Léman. Ce dernier a préféré prendre la décision de déplacer la manifestation à Palexpo en 2015. Même si ce choix ne s’est pas fait de gaieté de cœur. «Les halles sont vouées à la destruction et puis nous y étions à l’étroit. Nous avons déjà dû refuser des exposants cette année. Le problème est que sur Morges, il n’y a pas d’alternative fiable.»
Si certains directeurs de salon préfèrent anticiper la destruction programmée des halles, d’autres, au contraire, souhaitent prouver leur attachement profond à la région. C’est le cas de Philippe Fehlmann, directeur du salon Arvinis.
«Cela fait 17 ans que nous sommes dans ces halles, j’irai ailleurs le jour où elles seront vraiment détruites, mais pas avant. Nous y sommes à l’aise et elles permettent une véritable convivialité qui est essentielle à notre manifestation. Nous ne souhaitons pas grandir, mais, au contraire, conserver notre taille humaine.»
Y voir plus clair
Les halles CFF font partie du plan d’affectation gare sud, ce dernier va entrer en vigueur ces prochaines semaines. Cette avancée dans le projet devrait permettre d’y voir plus clair et surtout de fournir des données précises au comité formé pour trouver un nouvel espace où construire une salle d’exposition. La tâche ne sera pas aisée car il faudra jongler avec des finances communales fragiles et une exiguïté du territoire. Des paramètres qui rendent la mission encore plus ardue…