Un écoquartier dans la tourmente

EIKENOTT • Situé à Gland, cet écoquartier n’est pas du goût de tous. Les voisins directs se plaignent de voitures garées de manière sauvage. La faute à un manque de places? Les promoteurs s’en défendent.

  •  Les voisins du quartier Eikenott se plaignent d'uen augmentation des cas de parking sauvage. DR

    Les voisins du quartier Eikenott se plaignent d'uen augmentation des cas de parking sauvage. DR

Il n’aura pas fallu attendre longtemps avant de voir les premières critiques à l’encontre de l’écoquartier Eikenott situé au bord de l’autoroute à la hauteur de Gland. Alors que les premiers habitants sont arrivés il y a peu, la grogne ne cesse de monter.

«Je suis riverain de la construction et je peux vous affirmer qu’il manque des places de parking à Eikenott, tonne Michel Chuffart. Du coup, les voitures se parquent de manière sauvage dans les rues avoisinantes. Les places visiteurs de mon immeuble sont régulièrement squattées. Sans oublier la circulation qui a vraiment augmenté depuis l’arrivée des premiers habitants, je ne vois pas le côté écolo de tout cela.»

Malaise?

Interpellés par la colère des voisins de l’écoquartier, nous tentons de prendre contact avec Timothy Poretti, le Facility manager du groupe MK pour Eikenott: «Je n’ai plus le droit de répondre à la presse». Y aurait-il comme un malaise? Dans tous les cas, la réalité et la communication semblent quelque peu éloignées.

Lorsque nous demandons des explications sur la pratique du parking sauvage à Thierry Denuault, chef du projet chez Losinger-Marazzi, celui-ci semble ignorer le problème. «Je ne crois pas qu’il y ait ce type de soucis. Nous avons construit 500 places de parking pour 485 logements, cela devrait suffire.»

Signes inquiétants

Pourtant, même au sein de la municipalité glandoise qui a porté ce projet depuis le début, on souligne une pratique problématique: «Le parking sauvage est déjà légèrement présent sur les parcelles privées, concède Thierry Genoud, le municipal en charge de l’urbanisme. Ce type de pratique sera réprimandé par notre service de la population et il ne sera pas toléré.»

Plus inquiétant encore, il semblerait que certains propriétaires ne soient pas totalement convaincus par la vie dans l’écoquartier. Il suffit de parcourir les sites d’annonces immobilières pour se rendre compte que la revente d’appartements a déjà commencé.

Ce que ne conteste pas, cette fois-ci, Thierry Denuault: «Oui, il est vrai que nous avons vu que des propriétaires cherchent à se séparer de leur appartement.»

Des signaux peu encourageants pour un quartier qui avait pour vocation première de mettre en lumière les aspects positifs du développement durable.

Il reste encore du travail pour que la population glandoise adhère totalement comme le confirme le municipal Thierry Genoud: «L’information aux habitants devra être claire et détaillée afin d’enlever toute ambiguïté au caractère durable de ce quartier.»