Sur le papier, le plan partiel d’affectation de la Longeraie a tout pour séduire les habitants de Morges. Sur une superficie totale de 91’000 m2, au nord de la ville, la Municipalité prévoit un écoquartier qui accueillera environ 2000 habitants.
Le développement durable y sera à l’honneur avec des zones de rencontre qui sillonneront le quartier, des zones à cultiver, des espaces verts à foison, la prise en compte des composantes historiques et paysagères, tout semble donc se dérouler dans le meilleur des mondes pour ce projet dont le début des travaux est agendé pour 2015.
Problème, les oppositions se multiplient ces derniers mois. «Le PPA de la Longeraie tel qu’il a été présenté défigure totalement le plus grand quartier résidentiel de Morges, tonne François Meylan, président de Morges Libre. En voulant implémenter une sorte de mini écoquartier là où il n’y a pas de raison d’en avoir, on ne tient compte ni de l’urbanisme existant, ni des dégagements de vue qu’il est pourtant aisé de préserver, ni de la qualité de vie des habitants actuels.»
Le moins que l’on puisse dire est que Morges Libre, par la voix de son président, n’y va pas avec le dos de la cuillère pour s’élever contre le projet de la Municipalité.
Flou municipal
Le coup de colère de François Meylan n’est pas isolé, il vient soutenir l’opposition partielle des habitants situés au chemin du Risoux à Morges. Au niveau de la Municipalité, si le syndic Vincent Jaques a maintes fois rappelé son attachement au projet, d’autres positions se font plus floues.
C’est le cas de Sylvie Podio, municipale écologiste en charge des affaires sociales, des écoles, de la jeunesse et du logement, qui dans une conférence au mois de juin dernier, clamait: «Le concept énergétique est relativement poussé et contraignant: chaque personne qui ne désirerait pas utiliser les énergies renouvelables se doit de justifier pourquoi et démontrer qu’elle n’arriverait pas à un rendement et un confort considéré comme correct avec les énergies renouvelables. Au niveau de la mixité logements – activités, elle sera plus faible que celle présentée aux Plaines-du-Loup.»
Collégialité
Quelques mois plus tard, l’élue ne souhaite pas laisser planer le doute sur son adhésion au projet: «Cet écoquartier est un projet de la Municipalité, précise Sylvie Podio, je ne peux donc avoir de raison d’être contre.» Ce souhait de réaffirmer la collégialité existant au sein de l’exécutif morgien ne permet cependant pas de masquer le malaise récent qui entoure le PPA La Longeraie...