Marc Rieder se souviendra encore longtemps de sa récente mésaventure. Au début du mois d’octobre dernier, alors qu’il se balade dans les vignobles de La Côte avec son vélo électrique, il décide de faire une pause dans un petit café de village.
«J’avais déjà avalé une trentaine de kilomètres et je souhaitais simplement me désaltérer. J’ai cadenassé mon deux-roues, mais quand je suis revenu sur le parking après une pause de vingt minutes, il avait disparu!» Les voleurs semblent avoir tout simplement embarqué le vélo électrique dans une camionnette.
Peu de cas résolus
Pour le trentenaire habitant la région morgienne, le dommage aura été de taille puisqu’il a dû prendre un taxi afin de rentrer chez lui. Et le modèle vaut près de 5000 francs, un vélo électrique dernier cri.
Pour le cycliste amateur, c’est ce qui a fait la différence: «Les voleurs devaient forcément savoir qu’il valait beaucoup d’argent. Je ne me fais aucune illusion, je sais très bien que l’on ne va jamais le retrouver.» Les résolutions de cas pour les vols de vélo ne dépassent pas les 4%. Faciles à revendre, sans marquage permettant de les identifier, aisément transportables, les cycles restent une énigme à résoudre pour les forces de l’ordre.
La solution GPS
«Il existe deux types de vol, celui d’usage et celui destiné à la revente, précise Olivia Cutruzzolà, porte-parole à la Police cantonale vaudoise. Il est vrai que nous retrouvons rarement les voleurs. Quant à la hausse constatée, on peut l’expliquer par le développement de la mobilité douce, une météo favorable, mais aussi par la démocratisation des vélos électriques qui ont une certaine valeur financière.»
En 2014, 2263 vélos ont été volés dans le canton de Vaud selon les statistiques officielles. Des chiffres qui inquiètent Jean-François Steiert, président de PRO VELO Suisse: «Le pire, c’est que de nombreuses personnes ne déposent pas plainte, et ne sont donc pas comptabilisées dans les relevés. Cette hausse est inquiétante. On devrait adopter le système hollandais de marquage des cycles afin d’espérer les retrouver.» Certaines sociétés proposent déjà une technologie consistant à installer dans le cadre, lors de la fabrication, une puce GPS. Pour les voleurs, c’est l’assurance d’être rapidement repérés, et le système ne peut être contourné qu’à la condition de scier le vélo. En attendant sa démocratisation, les voleurs ont encore de beaux jours devant eux…