«Le contournement de Morges est un beau défi»

POLITIQUE • Elu en septembre à Morges, le socialiste Vincent Jaques prend peu à peu ses marques en tant que syndic. Il nous livre sa vision de la politique et surtout les projets emblématiques des mois à venir.

  • Vincent Jaques, nouveau syndic de Morges.

    Vincent Jaques, nouveau syndic de Morges.

Vous avez été nettement élu en septembre dernier, comment se déroulent vos débuts à la syndicature?

Cela se déroule bien. Il y a beaucoup à faire. C'est évident, on ne peut être totalement opérationnel après si peu de temps. Il faut découvrir les nouveaux dossiers et faire connaissance avec les collaborateurs. Je dois rencontrer l'ensemble des chefs de service et autres employés de l'administration. Et en même temps, il faut être tout de suite actif sur les dossiers courants. Lors de mon élection, il y a eu beaucoup de sentiments qui se sont entremêlés. J'ai dû prendre congé de mon dicastère et faire connaissance avec de nouveaux collègues. C'est humainement excitant et en même temps, il y a de nombreuses attentes qui reposent sur moi. Après une longue période électorale, la population est contente de voir de la stabilité.

Les tensions avec les Verts morgiens se sont-elles apaisées?

Ces stratégies appartiennent avant tout aux partis. Cela a permis à l'ensemble des protagonistes de vérifier les forces et faiblesses de chacun. On en apprend davantage sur les autres et, après coup, ce fut un exercice intéressant. Dans le feu de l'action, cela fut difficile à gérer.

Vous avez un sacré challenge à relever, faire oublier Nuria Gorrite, une syndique appréciée de beaucoup à Morges...

(rires) Oui, et elle-même avait succédé à un personnage très charismatique, Eric Voruz. En politique, nous sommes tous des passeurs, il faut simplement essayer de donner de l'importance au temps accordé par les électeurs. Pour mieux me connaître, il faut que du temps passe. J'attends que l'on me juge sur mes actes, ce sont les années qui façonnent un caractère.

Et surtout vous faire connaître au-delà des frontières morgiennes...

J'ai déjà bien initié ce processus car en m'occupant des infrastructures, j'ai été amené à faire la connaissance de beaucoup de syndics du district et plus loin.

On dit que vous êtes très consensuel, en temps de crise, ne faut-il pas être davantage tranchant?

J'ai construit ma campagne dans un esprit de continuité. Il est possible d'être consensuel tout en étant un leader. Je vais clairement m'affirmer sur les priorités que je souhaite donner à ma législature.

Hausse d'impôts, insécurité, problèmes de mobilité, menaces sur l'emploi, les défis ne manquent pas pour l'exécutif morgien.

C'est juste. Sur l'insécurité, la police régionale travaille beaucoup. La problématique est vaste. Il faut avoir une connaissance du terrain. Concernant la situation économique, il est vrai que cela se tend. Et la hausse d'impôts est inévitable à cause, notamment, de la pression financière exercée par le canton. Sans augmentation des impôts, nous aurions dû présenter un budget déficitaire de 8,5 millions de francs pour 2013. Cela n'était pas envisageable.

Quelles sont vos priorités pour les mois à venir?

Il y a des dossiers très importants actuellement en cours. Notamment dans le domaine du logement. Il faut, par exemple, terminer l'aménagement des parcelles communales à Bonjean. Deux bâtiments y sont prévus. La zone gare sud est également prioritaire. Ce projet va changer le centre-ville de Morges. Une requalification de ce lieu permettra d'accroître le sentiment de sécurité.

Et votre avis sur la fameuse question du contournement de Morges?

La Ville s'est ralliée aux positions de Région Morges. Dès lors que l'on envisage un avenir à un contournement autoroutier enterré, il faut penser à une requalification urbaine à Morges. C'est un beau défi.