Aider les victimes

  • Rebecca Ruiz, Député PS, Lausanne

    Rebecca Ruiz, Député PS, Lausanne

1000 francs pour des lésions avec commotion cérébrale et plaies ouvertes, 5000 francs pour une victime dont les multiples fractures de l'épaule ayant nécessité la pose d'une prothèse, 10'000 francs pour une victime de fractures multiples au visage avec perte de l'emploi et invalidité durable…
Ces exemples réels d'indemnisation de victimes laissent imaginer le désarroi que celles-ci peuvent ressentir. Dans le canton de Vaud, c'est un service de l'Etat (Service juridique et législatif) qui octroie les réparations financières aux victimes lorsque les auteurs sont insolvables. Des montants qui ne correspondent pas aux souffrances vécues par les victimes et encouragent à soupçonner l'Etat de vouloir faire des économies financières sur leur dos, ce qui ne favorise pas la confiance dans les institutions.

Le Parti socialiste a proposé au Grand Conseil des améliorations de cette situation. Tout d'abord, en étudiant la mise en place d'une instance d'indemnisation indépendante de l'Etat. Dans tous les cas, il faut doter les juristes qui traitent les demandes de réparation morale d'une formation initiale dans le domaine de l'aide aux victimes, afin d'accueillir ce public de manière adaptée.

Parallèlement, le nouveau code de procédure pénale se révèle, en pratique, moins favorable aux victimes que les anciennes procédures cantonales sur un autre plan: celui de l'obtention de dommages-intérêts. Dans le nouveau système, elles se voient plus souvent renvoyées à une deuxième démarche auprès du juge civil pour ces prétentions, alors qu'elles sont déjà prises dans une procédure pénale parfois douloureuse et souvent intimidante. Il s'agirait donc pour les procureurs vaudois de porter une attention toute particulière aux intérêts des victimes et de modifier la pratique de manière à ce que les revendications financières de ces dernières soient plus facilement reconnues par les auteurs au cours de la procédure pénale déjà.Ces propositions visent le même but: soutenir les victimes. Un objectif qui devrait être partagé par tous, et qui recevra, espérons-le, un large soutien politique.