Par cette initiative il s’agit de refuser l’idée qu’il faudrait qu’une partie de la classe salariale soit sacrifiée, les bas salaires, comme prix à payer pour que la prospérité de la Suisse soit garantie. Chacune et chacun a droit à voir la couleur de la richesse qu’il a contribué à créer.
Les opposants à cette initiative veulent nous faire croire que gagner moins que 4000.- brut X12, est normal. Surtout lorsque l’on arrive sur le marché du travail. Sauf que les personnes concernées ne sont pas les jeunes peu qualifiés cherchant un premier travail. Parmi les 335’000 personnes qui gagnent moins de 4’000.- brut par mois, le ¾ a plus de 25 ans. A cet âge, leur formation est depuis longtemps terminée. Pire, le tiers des personnes concernées par les bas salaires est en possession d’un CFC. Contrairement à ce que nous disent les opposants il ne s’agit pas de jeunes qui arrivent sur le marché du travail. Mais bien d’adultes avec une expérience professionnelle et souvent formés.
Et que dire du fait que l’Etat subventionne les entreprises indélicates en devant mettre la différence à travers les assurances sociales entre les bas salaires qu’elles attribuent à leurs salariés et le minimum pour vivre dignement? Un tiers des personnes à l’aide sociale travaille. Or, l’aide sociale ne devrait pas être un complément au salaire. Mais un filet pour les personnes qui n’ont pas réussi à s’intégrer dans le monde professionnel.
Cette initiative intervient là où les conventions collectives de travail ont échoué. Un salarié sur deux n’est pas au bénéfice d’une CCT et seul 42% des travailleurs ont un salaire minimum, parfois plus bas que les 22.- brut par heure que demande l’initiative. Vous qui lisez cet article, pensez-vous qu’il vous serait possible de vivre avec 3’700.- par mois?
Le 18 mai, oui à un salaire digne pour les personnes qui travaillent.