La LAT, un instrument pour lutter contre la pénurie de logements

  • Anne Baehler Bech, Députée Les Verts, Secrétaire Générale Asloca-Vaud

    Anne Baehler Bech, Députée Les Verts, Secrétaire Générale Asloca-Vaud

  • Anne Baehler Bech, Députée Les Verts, Secrétaire Générale Asloca-Vaud

    Anne Baehler Bech, Députée Les Verts, Secrétaire Générale Asloca-Vaud

Les opposants à la LAT affirment sans rougir que les terrains seront plus rares et partant les loyers plus chers. C'est faire fi de la réalité. Il convient de se rappeler que, dans notre canton, nombreux sont les terrains disponibles qui restent vierges de toutes constructions. On constate en effet une très forte thésaurisation des terrains constructibles, une analyse de la BCV parlant même d'un taux de thésaurisation de 65%. La crise du logement actuelle n'est pas due à une pénurie de terrains mais bien plutôt à leur non valorisation. En effet, la thésaurisation des terrains, notamment pour des raisons spéculatives, est un des facteurs principal de la hausse du prix des terrains et des loyers que nous connaissons. Les opposants à la LAT passent comme chat sur braise sur ce phénomène de thésaurisation foncière et on ne le comprend que trop. Les véritables enjeux autour de cette loi ce ne sont ni la rareté des terrains ni la flambée des prix de l'immobilier mais bien plutôt les outils dont veulent se doter les pouvoirs publics pour gérer le sol avec parcimonie et pour permettre une pesée entre les intérêts privés et publics.

En effet, la LAT propose des mesures nécessaires contre la thésaurisation des terrains à bâtir. La loi permettra aux cantons d'introduire des mécanismes poussant les propriétaires à mettre à disposition les parcelles affectées à la construction. Ces outils permettront de valoriser les terrains et de lutter contre le gaspillage actuel du sol.La LAT introduit également une taxe sur la plus-value. Les propriétaires valorisant leurs terrains payeraient une taxe qui servirait notamment à indemniser ceux dont les terrains seraient déclassés ou qui subiraient une expropriation. Choquante cette taxe ? En aucun cas, car elle peut être comprise à la fois comme un geste de solidarité entre propriétaires et comme une action redistributive pour le bien de la collectivité. Et contrairement à ce que laissent entendre ses opposants, cette taxe n'augmentera pas le coût des logements. En effet une telle taxe est déjà en vigueur dans certains cantons et elle n'a pas eu d'impact sur les prix.La révision de la LAT ne générera pas d'explosion des prix des terrains ni des loyers. Elle vise au contraire à doter les pouvoirs publics d'instruments permettant de juguler la thésaurisation foncière et de lutter ainsi contre la pénurie de logements. Elle doit donc, le 3 mars, être soutenue.