Le peuple a décidé de protéger Lavaux et il a eu raison. Sa volonté est respectée: la vigne est inconstructible, comme la zone agricole des crêtes. Dans les bourgs et villages, les règles architecturales sont beaucoup plus restrictive qu’ailleurs: il n’est pas possible de construire n’importe quoi n’importe où.
La 3ème initiative «Sauver Lavaux» est donc inutile. Mais elle est aussi nuisible, car, en interdisant presque toute construction, même d’intérêt public (écoles, EMS…), elle mettrait toute une région sous cloche. Enfin, cette initiative de trop encourage la spéculation immobilière, car elle raréfie le terrain à bâtir, mais sans empêcher la prolifération de villas luxueuses. L’UNESCO a reconnu que la protection de Lavaux est exemplaire et que le principal danger qui la menace n’est pas la disparition des vignes (inconstructibles), mais plutôt des vignerons.
En effet, ces derniers subissent, comme dans les autres régions viticoles, une forte chute des prix et une hausse de la concurrence étrangère. Pour survivre, ils doivent innover, notamment en développant de nouveaux espaces de dégustation et de vente, ce que l’initiative empêcherait, tuant la région à petit feu.
Le Conseil d’Etat et le Grand conseil prennent la protection de Lavaux très au sérieux. Ils proposent donc un contre-projet qui renforce la protection de manière ciblée, notamment en réduisant les zones à bâtir, et soutient concrètement la viticulture, mais sans empêcher toute construction, notamment d’intérêt public. Il maintient les règles restrictives déjà en vigueur et pérennise la commission d’urbanisme de Lavaux, qui veille à ce que toute nouvelle construction respecte le site et s’y intègre.
Pour vraiment sauver Lavaux, il faut voter NON à l’initiative de trop et OUI au contre-projet!