Pas de liberté sans responsabilité

  •  Bassam Gegerab, porte-parole de la mosquée de lausanne. dr

    Bassam Gegerab, porte-parole de la mosquée de lausanne. dr

Alors que la majorité des musulmans de par le monde célébrait en ce début de mois de janvier, l’anniversaire de la naissance de leur prophète, des extrémistes de tous bords se sont acharnés à détruire cette symbolique.

Que ce soit Al-Qaïda au Yemen ou Charlie Hebdo, les deux ont voulu tuer, au sens propre et figuré, l’amour que portent les musulmans au Prophète Mouhammad. Il est paradoxal que les auteurs de l’attentat de Charlie Hebdo qui ont agi sous prétexte de défendre l’honneur du prophète, se réclament de la mouvance d’Al-Qaïda, celle-là même qui a commis un attentat suicide au Yemen, tuant 49 personnes le 1er janvier, alors qu’elles célébraient la naissance du Prophète Mouhammad. Il est tout aussi paradoxal de constater que les héritiers de Charlie Hebdo ont tué ce même amour pour le prophète en l’insultant et en le caricaturant. Comme si les deux protagonistes s’étaient alliés pour déverser, chacun à sa manière, leur haine pour le Prophète Mouhammad.

On dit que la parole blesse parfois plus que l’épée. Comment dans ce contexte-là, les musulmans qui payent le prix du sang pour leur amour du prophète, pourraient-ils accepter au nom de la liberté d’expression, de payer également le prix du cœur?

Comment accepter que les musulmans, déjà principales victimes de ces terroristes qui se réclament du Prophète Mouhammad, puissent, au nom de la liberté d’expression, supporter les caricatures qui l’injurient?

Il est à souligner que la liberté n’est pas concevable sans responsabilité. Quand Charlie Hebdo se décrit en sous-titre comme «Journal Irresponsable», il se prive automatiquement de cette liberté. Dès lors, il est impensable de confier l’avenir de notre société à des irresponsables.