Pour une meilleure intégration des personnes handicapées

Nous le savons: des personnes formées en situation de handicap peinent à trouver une place de travail et subissent des discriminations, à compétences égales. Est-ce la peur qui guide ce choix? Ou la facilité? Difficile à dire. Il est navrant de constater que le préavis municipal proposé en réponse à un postulat de 2010 reprend les clichés selon lesquels les personnes handicapées, en fauteuil roulant, sont moins productives et qu'il est compliqué de les faire travailler.Je rêve d'une Ville de Lausanne qui fasse preuve d'exemplarité en termes d'intégration professionnelle. Cet objectif n'est pas utopique. Et il est au centre d'un projet déposé au Conseil communal.Souvent tenaces, les préjugés, plus encore que les escaliers, sont les pires ennemis de l'intégration professionnelle. Pour dépasser ces stéréotypes la Ville doit poser le problème en termes d'interactions entre la personne et son milieu de travail, car, aux limitations fonctionnelles de la personne s'ajoutent les restrictions handicapantes de l'environnement qui renforcent ou diminuent l'accès aux postes de travail. Airbus, par exemple, reconnait que l'adoption d'un tel programme a abouti au développement d'une qualité de collaboration plus efficace. Quant à celles et ceux qui vivent des incidents de la vie (maladie, accident) restreignant leur capacité de travail et nécessitant une modification des tâches, il faut tout mettre en œuvre pour leur maintenir un emploi dans un poste adapté. Des mesures d'aide à la personne doivent compléter des mesures d'adaptation de l'environnement. La 5e révision de l'AI, approuvée par le peuple, propose son soutien à l'assuré et à l'employeur. L'étape de l'élaboration d'une (ré)intégration nécessite de disposer de temps, elle peut être longue et touche la personne concernée comme son entourage professionnel. Du personnel de soutien («postes volants») doit pouvoir répondre à ce besoin à l'interne.En somme, il s'agit pour Lausanne d'offrir tant une stratégie propice au recrutement sans discrimination qu'un cadre pour répondre aux besoins de réadaptation. Le but, l'inclusion, est un travail collectif dont la valeur enrichit chaque participant.