Quels écarts salariaux à la BCV?

  • Quels écarts salariaux à la BCV?

    Quels écarts salariaux à la BCV?

Malgré l'épaisse fumée produite par l'USAM sur la campagne 1:12, la question de la juste proportion des écarts salariaux reste entière. Les grands patrons d'UBS ou de Nestlé auront montré beaucoup plus d'empressement à intimider leurs employés par des lettres destinées à les convaincre de voter non, plutôt que d'intervenir dans le débat public. Sitôt les premières réserves émises quant à la justification du salaire de cadres dirigeants 50 ou 200 fois supérieurs à l'employé le (ou habituellement la) moins bien payé(e), ressurgit l'accusation de fossoyeur de notre économie. Pourtant, à l'heure de la financiarisation de notre économie, il est essentiel de réhabiliter la valeur du travail. Non, la valeur d'un employé ne se mesure pas à la hauteur de son bonus trop souvent sans lien avec la valeur ajoutée de son travail et perçu uniquement en raison de sa position dirigeante. Le succès de notre économie tient à la juste rémunération du travail bien fait, à la récompense de l'effort et à la contribution de chacun au succès de son entreprise.Cette économie réelle s'incarne aussi à travers des banques régionales, qui par leur connaissance du terrain ont permis à notre tissu économique de se développer. La BCV continue de jouer ce rôle et les Vaudois, en refusant sa privatisation et en injectant 2 milliards d'argent public entre 2002 et 2003, lui ont renouvelé leur attachement. Aujourd'hui, l'Etat de Vaud détient les 2/3 des participations de la BCV. Le canton pratique un écart salarial de 1:5 entre le salarié le moins bien payé et un Conseiller d'Etat. A la BCV, il est estimé de 1:39, soit un écart salarial près de huit fois supérieur à celui de l'Etat de Vaud. Cet écart est aussi le plus élevé en comparaison avec les autres banques cantonales. Depuis l'adoption de l'initiative Minder, l'Etat dans toutes les sociétés où il est actionnaire majoritaire votera désormais la rémunération de sa direction et du conseil d'administration. Quand il en va de l'argent public à fortiori, la transparence est de mise: à l'Etat donc de nous renseigner sur l'écart salarial de toutes les sociétés où il est actionnaire majoritaire et de les rapprocher de ses propres écarts salariaux.