Sous les loyers, la plage de Vidy!

  • Sous les loyers, la plage de Vidy!

    Sous les loyers, la plage de Vidy!

«L'économie et le bien-être de la Suisse passent par un apport massif d'étudiants étrangers», s'accordent à dire certains spécialistes. Ces étudiants amènent également d'autres richesses, aussi bien culturelles qu'intellectuelles, et deviennent nos meilleurs ambassadeurs une fois rentrés au pays. Malheureusement, ces bénéfices sont peut-être bientôt révolus, surtout en Suisse romande! La faute en incombe au problème du logement. Une situation qui depuis plusieurs années ne cesse d'empirer, condamnant de plus en plus d'étudiants à s'exmatriculer ou à renoncer à venir dans nos contrées.Notre qualité d'enseignement est telle que l'agglomération lausannoise recense aujourd'hui près de 35'000 étudiants, répartis dans des pôles d'excellence mondialement reconnus comme l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, l'Université de Lausanne, l'Ecole hôtelière ou l'IMD Business School, ainsi que dans diverses Hautes écoles spécialisées dont la réputation n'est plus à faire.

L'Ecole cantonale d'art de Lausanne, que je dirige, compte 600 étudiants, dont quasiment un tiers est composé d'étrangers. Nombre de ces universitaires galèrent, et c'est un doux euphémisme, pour trouver un habitat décent: manque de logements vacants, loyers et cautions trop élevés, surpopulation des appartements, chambres minuscules, arnaques en tous genres, gérances qui exigent d'avoir un garant établi en Suisse... se loger rime donc souvent avec précarité!Certaines communes sont peu intéressées à bâtir pour les étudiants, puisque ces derniers ne paient pas d'impôts, pourtant il est évident que la construction de logements sociaux étudiants à prix bas et réglementés constituerait une des principales solutions. Les cartes de ce Monopoly très technique sont certainement détenues en grande partie par les politiciens et les régies immobilières, mais il existe sans doute d'autres moyens, moins complexes, d'atténuer un peu le problème. A commencer simplement par l'hébergement d'étudiants chez l'habitant, moyennant un loyer modéré, voire une contribution ménagère. Cette option ne réglera certainement pas toute la problématique, mais elle permettra sans doute à certains d'éviter, comme c'est arrivé ces dernières années, de débuter leur cursus universitaire lausannois sous une tente au Camping de Vidy!