"L’amour et les forêts", dans l’incandescence d'un couple désanchanté

La réalisatrice Valérie Donzelli nous emporte dans la valse tragique et tourbillonnante du couple formé par deux interprètes extraordinaires: Virginie Efira et Melvil Poupaud.

Dans l’incandescence du coup de foudre, les deux se précipitent et la romance décolle, à grands renforts de promesses et de mots d’amour, et même un soupçon de comédie musicale, le temps d’une scène chantée dans une Normandie de carte postale. Puis l’amour bascule, il l’emmène loin, il est pervers narcissique, manipulateur, possessif, dangereux, et elle se laisse broyer. Le film est porté tant par l’énergie folle de sa mise en scène que par la force de son propos, et l’intensité de ses personnages. Si Melvil Poupaud a voulu, de son propre aveu, jouer un «parfait salopard de cinéma», on est vite sidéré par la banalité de sa perversité. C’est un méchant d’autant plus terrifiant qu’il est anti-spectaculaire et son comportement glace le sang à maintes reprises. Face à lui, outre Virginie Efira, on retrouve d’autres grandes actrices comme autant de femmes fortes: Romane Bohringer, Virginie Ledoyen, Dominique Reymond. Et, caché dans la forêt, il y a la possibilité d’un amour, et en tous cas Bertrand Belin, qu’on prend plaisir à retrouver au cinéma.