Lausanne et le spectre du black-out

CRISE ENERGETIQUE • La capitale vaudoise s’apprête à affronter un éventuel black-out. Elle vient de présenter son plan pour faire face à une pénurie d’électricité alors que le Conseil fédéral se fait désirer.

Le mot fait peur: black-out! Soit l’effondrement total du réseau électrique. L’image d’une Suisse plongée dans le noir complet domine les esprits. Nous ne sommes pas en guerre, mais c’est pourtant bel et bien la guerre, celle que la Russie a déclaré à l’Ukraine, qui pourrait en être la cause principale. Comme du reste les insuffisances notoires de la production d'électricité indigène dans notre pays.

Le risque est réel. En 2014, après le dernier et unique exercice d’ampleur face à un black-out national, l’Office fédéral de la protection de la population avait montré, à travers une vidéo, les conséquences qu’une coupure généralisée d’électricité à terme pourrait avoir sur notre vie quotidienne: la nuit totale et froide, faute de lumière et de chauffage; la paralysie rapide des moyens de communications comme de tout paiement; l’impossibilité de se déplacer avec les transports publics; la paralysie partielle des hôpitaux qui fonctionneraient grâce à leurs groupes électrogènes, mais au ralenti; et j’en passe…

Gros consommateurs ciblés

Ce scénario fictif a peu de chance, huit ans après, de se réaliser. Pourtant, il n'est plus totalement exclu. Pour l’heure, le Conseil fédéral se contente de parler de «contingentement» ou de «délestage» possibles. Sans donner de détails. Ce qui irrite de plus en plus la population et les élus. Au contraire de certains cantons et villes qui ont annoncé des mesures concrètes. Comme Lausanne qui dit clairement que si nous ne faisons pas, chacun, des efforts, plusieurs installations «non essentielles» de la ville pourraient être fermées: piscines, saunas, jacuzzis, voire même escalators et ascenseurs, alors que l’éclairage public comme les enseignes lumineuses, seraient restreints. Et, si cela ne suffisait pas, un «contingentement obligatoire» pourrait toucher les gros consommateurs d’énergie du Grand Lausanne avec amendes à la clé pour ceux qui ne respecteraient pas les règles.

Pas de panique!

Sauf chute brutale du mercure ces prochaines semaines, pas trop de soucis à se faire. Mais prévenir, c’est guérir. Face à l’attentisme fédéral, c’est donc aujourd’hui à chacun d’entre nous, individu ou entreprise, de se préparer. Sans paniquer, tant il est vrai que de nombreux pays à travers la planète subissent régulièrement des coupures de courant et ne le vivent pas trop mal.