Casser son joujou...

CHRONIQUE SATIRIQUE - A quoi reconnaît-on un enfant mauvais joueur? Au fait que s’il perd, il trépigne de colère et de frustration pour finir par fracasser son jeu par terre. A quoi reconnait-on un politicien mauvais joueur?

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Au fait que s’il perd, il trépigne de colère et de frustration et finit par fracasser les règles du jeu démocratique. Trump en a été un exemple parfait, faisant son caca nerveux du Capitole au mépris de toute évidence faisant vaciller la démocratie américaine. En France, plus récemment, Mélenchon n’a pas fait mieux en contestant la légitimité du président Macron nouvellement réélu.

Et chez nous? Eh bien chez nous il y a notre pasionaria verte Léonore Porchet, qui le jour de la votation sur l’AVS, s’est fendue d’un tweet désabusé: «Est-ce que 35'000 personnes vont décider pour toute la Suisse?» a-t-elle ainsi lâché non sans une compréhensible amertume. Pour juste qu’il soit, le constat recèle une implicite et dangereuse remise en question d’un des piliers de la démocratie: aussi courte que soit son avance 300'000, 35'000 ou même 10 voix, c’est toujours la majorité qui décide, et c’est d’ailleurs en acceptant ce principe que tous les concourants se jettent dans l’arène politique. Remettre cela en question, c’est au mieux faire preuve d’immaturité politique au pire d’une fâcheuse tendance à la pyromanie, la remise en question même indirecte des règles démocratiques dans un contexte de défaite n’étant bonne ni pour les institutions ni pour la paix civile.

Très «classe», Pierre-Yves Maillard, a lui entériné la défaite sans broncher, se félicitant même du score obtenu par son camp, et anticipant déjà les prochains combats. En homme d’Etat madré et expérimenté, conscient de la fragilité des institutions, il sait mieux que personne à quel point il faut tourner sept fois son doigt sur son smartphone avant de tweeter n’importe quoi.