Chronique: 2021, l'odyssée des fuites pour Alain Berset

Alain Berset a vécu une annus horribilis, marquée par des fuites incoercibles. Le mâle alpha du conseil fédéral serait-il en mauvaise posture?

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C’est bien connu. En politique, comme en plomberie, les fuites ne sont jamais de bon présage. Et le moins que l’on puisse dire est que l’annus horribilis que vient de vivre Alain Berset est marquée du sceau (seau?) de la fuite. D’abord, il y a la fuite inexorable du temps. L’homme au borsalino, le mâle alpha du Conseil fédéral, fête en ce mois de décembre sa dixième année au pouvoir, sans pouvoir s’empêcher de laisser poindre ça et là, des signes d’impatience, de lassitude et de vieillissement accéléré. La faute à la très usante pandémie de covid sans doute, qui elle symbolise l’interminable fuite en avant du virus qui oblige sans relâche à courir derrière les confinements et les variants, de l’alpha (décidément!) au delta pour finir avec le omicron…

Et puis ensuite, il y a eu la révélation de son histoire avec cette satanée maîtresse, experte en fuites de toutes sortes, qui a essayé de le faire chanter, en menaçant de révéler les détails de leur intimité passée, montrant ainsi que fuites et amour ne font jamais bon ménage. D’autant que juste après, la terrible Weltwoche a accusé le conseiller fédéral d’avoir eu recours aux moyens de l’Etat pour tenter de colmater la malencontreuse brèche ouverte par celle que la presse alémanique a appelée «Scarlett Gehri».

Si on y ajoute qu’après avoir tenté d’acheter des cryptomonnaies sur internet, Berset a vu, au début de ce mois de décembre, ses données personnelles, adresse, email et téléphone fixe fuiter dans le darkweb, on obtient une année terrible pour un conseiller fédéral plus liquide que solide et de plus en plus rattrapé par des casseroles en forme de bidons troués.