Chronique: Un syndic «normal»…

Franchement, n'y aurait-il pas quelque chose de François Hollande en Grégoire Junod?

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Il y a décidément quelque chose de François Hollande en lui. Même engagement socialiste, même simplicité, même sens de la «synthèse» en politique. Les deux hommes partagent en outre d’authentiques convictions de gauche, la même intelligence rouée et... la même aspiration à la «normalité», même si tout dans leurs parcours respectifs prouve évidemment le contraire. Alors qu’on se le dise: comme François Hollande se voulait président normal, Grégoire Junod est un syndic normal. La preuve? Il porte un béret, se déplace à vélo et sans casque s’il vous plait, il a adopté le look décontracté et en baskets s’il vous plait, et il coordonne la Muni d’une manière participative, puisque ça leur plait. L’anti-Brélaz en quelque sorte qui lui, était un personnage clivant aussi tranchant que retranché dans son intelligence hors norme.

Photographié la main dans le sac à la fin de l’été dernier par un citoyen-zélateur-délateur, notre syndic est ces jours-ci, pointé du doigt dans les impitoyables réseaux sociaux, pourfendeurs et justiciers de toutes les vilenies contemporaines. En juillet dernier, juché sur son vélo, l’homme a commis l’irréparable, il a grillé un feu rouge, ce qui a déclenché l’inévitable litanie sur le devoir d’exemplarité des édiles, bla-bla-bla… Honnête et beau joueur, excellent pompier-démineur, Grégoire Junod a aussitôt fait son mea culpa et plaide pour sa défense, sa «faillibilité» d’être humain, tout politicien qu’il est.

Pauvres politiciens: ils doivent être à la fois compétents, hors normes, exemplaires, proches du peuple, infaillibles, encaisser des coups et même avaler des couleuvres de leur propre camp. Alors, écœurés par ce cahier des charges inhumain, certains jettent l’éponge: n’est-ce pas Daniel Dubas?