"L’Etat est le problème pas la solution"

La réalité est que ni la Suisse ni les autres pays n’ont été suffisamment préparés au covid-19. Pour notre chroniqueur Alan Monoc, l’explication ne relève pas d’une quelconque fatalité, mais d’une autre pandémie démarrée il y a un peu plus de 40 ans.

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Les politiciens ont la mémoire courte et Alain Berset n’est pas en reste. «En 2018 et 2019 personne n’aurait imaginé une pandémie aussi brutale» a lancé le ministre de la santé faisant ostensiblement fi de tous les avertissements adressés par de nombreux spécialistes qui depuis au moins 15 ans, annoncent à corps et à cri la survenue d’une inéluctable pandémie, dont le SRAS n’était d’ailleurs qu’un avant-goût.

La réalité est que ni la Suisse ni les autres pays n’ont été suffisamment préparés au covid-19. Et l’explication ne relève pas d’une quelconque fatalité, mais d’une autre pandémie démarrée il y a un peu plus de 40 ans.

Une pandémie idéologique qui a un nom, «néolibéralisme» et un credo, seriné à l’envi par Reagan et sa jumelle Thatcher: «l’Etat est le problème pas la solution». Prôné religieusement par la quasi-totalité des organisations internationales comme la Banque mondiale et le FMI, mis en œuvre le doigt sur la couture du pantalon par la grande majorité des gouvernement occidentaux y compris socialistes, il a conduit à des privatisations à tout va et à un démantèlement programmé des services publics y compris hospitaliers, soumis à une tyrannie strictement comptable.

Le Covid relève certes de nombreux aléas environnementaux et même peut-être géopolitiques. Mais sa prise en charge défaillante relève de la gestion d’humains soumis à une idéologie du profit à court terme incapable de concevoir le futur lointain.

L’ultime paradoxe est qu’au final, il aura coûté plus cher que les économies générées par 40 ans de néolibéralisme sanitaire béat.