A Ecublens, l’école d’arts Art’itude devra-t-elle déménager?

L’impératif de mise aux normes des locaux de l’école d’arts Art’itude sème l’incertitude concernant son avenir: si le Conseil communal refuse le crédit, l’école devra quitter les lieux. La résistance s’organise.

  • Marie Thüler, directrice et fondatrice de l’école d’arts Art’itude, à Ecublens. MISSON

    Marie Thüler, directrice et fondatrice de l’école d’arts Art’itude, à Ecublens. MISSON

L’école d’arts Art’itude, située à Ecublens dans le sous-sol du vieux collège du Pontet, est en train de mettre à mal les autorités de la commune. Ou est-ce le contraire? Dans une tentative pour bénéficier d’une pièce supplémentaire du sous-sol pour accueillir ses élèves, la directrice Marie Thüler, ne s’attendait pas à ce que sa demande mette en péril le futur de son association.

Retour de manivelle

Retour en février 2019: la directrice et fondatrice de l’école Art’itude demande à la Municipalité d’Ecublens de bénéficier d’une pièce supplémentaire des locaux, utilisée pour stocker du matériel de salles de classe. Cette demande entraîne la visite du Service des bâtiments, qui communique que les locaux ne sont pas conformes d’un point de vue de la sécurité, notamment en cas d’incendie. La Municipalité annonce donc à Marie Thüler, en septembre 2019, que le renouvellement de son autorisation serait réévalué pour la période 2020-2021. Un coup de massue pour la directrice et fondatrice de l’école, intégrée depuis 8 ans dans la vie culturelle de la région lausannoise, et au-delà.

La directrice se sent flouée. Selon elle, les autorités lui promettent de l’aider à trouver mieux – plus grand, plus lumineux, moins froid et humide - depuis au moins deux ans. Mais les dires de chacun n’ayant jamais été confirmés par écrit, il règne un flou sur la situation, que le changement de chef du service de la culture l’année dernière n’arrange pas. Marie Thüler écrit une lettre à la Municipalité le 10 septembre afin de lui demander son soutien dans la mise à disposition d’un nouveau local plus adapté.

Une situation connue

«Nous n’avons jamais eu l’intention de la mettre dehors », insiste le syndic Christian Maeder. Ce sous-sol était déjà «limite» lorsqu’il comprenait la halte-garderie Les Mouflets, et les autorisations étaient renouvelées régulièrement, en attendant mieux.» La garderie a en effet été relogée dans le centre socioculturel une fois ce dernier terminé. Dès lors, pourquoi les travaux n’ont-ils pas été effectués avant que la commune n’accepte de louer le local à l’école Art’itude? «Nous avons accepté de lui mettre à disposition ce local communal, de manière provisoire, toujours avec des renouvellements d’autorisation, poursuit le syndic. Aujourd’hui nous sommes à un stade où nous avons tout intérêt à réaliser ces travaux. Mais nous attendons encore de connaître les coûts.»

Car les autorités devront encore donner leur accord sur le crédit à libérer. Rien n’assure donc que l’école d’arts continue à bénéficier des locaux à partir de la fin de cette année scolaire, si le Législatif refuse le crédit.

Pétition en cours

Les parents des 140 élèves de l’école ont décidé de montrer leur soutien à Art’itude en rédigeant une pétition qui demande à la Municipalité d’étudier toutes les possibilités pour maintenir l’école sur le territoire d’Ecublens, et multiplient les appels à la commune. Cette situation a mis en alerte les autorités qui ont demandé une rencontre avec la directrice au plus vite. Conclusion: selon Marie Thüler, la Municipalité s’est engagée à aider l’école à trouver une nouvelle solution provisoire et à mettre cet engagement par écrit. «Mais il faut qu’elle cherche également un autre lieu par elle-même pour son école», conclut le syndic.