Elections fédérales: les têtes «lausannoises» du Conseil national

Le week-end dernier, les urnes ont parlé. A l’image de ce qui s’est passé sur le plan fédéral, le canton de Vaud, et Lausanne et son agglomération, ont connu une très forte poussée verte.

  • De gauche à droite, et de haut en bas, Pierre-Yves Maillard, Léonore Porchet, Olivier Français, Sophie Michaud Gigon, Daniel Brélaz, Adèle Goumaz Thorens, Samuel Bendahan, Brigitte Crottaz, Roger Nordmann, Ada Marra. DR

    De gauche à droite, et de haut en bas, Pierre-Yves Maillard, Léonore Porchet, Olivier Français, Sophie Michaud Gigon, Daniel Brélaz, Adèle Goumaz Thorens, Samuel Bendahan, Brigitte Crottaz, Roger Nordmann, Ada Marra. DR

Dans la capitale vaudoise, les Verts ont ainsi gagné 11,3 points de pourcentage, connaissant leur plus forte progression par rapport à 2015. Avec 27,3% des voix, ils sont désormais le parti le plus fort au sein de la commune. Le score des Vert’libéraux est lui de 6,9 %. Perdant 6,1 points de pourcentage, l’UDC subit quant à elle le plus fort recul. Environ 39,7 % des électeurs inscrits ont pris part au vote (au niveau suisse, la participation s’élève à 45,1 %).

Conséquence pratique: le nombre de sièges des Verts à Berne double, passant de 2 à 4, alors que les Vert’libéraux font de même, passant de 1 à 2 sièges. Les élus purement lausannois, ou habitant au sein de l’agglomération lausannoise, sont ainsi au nombre de 10. Pour les socialistes, Pierre-Yves Maillard, Ada Marra - en lice pour le second tour de l’élection au Conseil des Etats -, Roger Nordmann, Samuel Bendahan et Brigitte Crottaz. Pour les Verts, Adèle Goumaz Thorens - en lice pour le second tour des élections au Conseil des Etats - , Daniel Brélaz, Sophie Michaud Gigon et Léonore Porchet. Pour le PLR, Olivier Français - en lice également pour le second tour des élections au Conseil des Etats -.

Le plus dur commence, l'éditorial de Philippe Kottelat

Les sondages - pour une fois diront certains - ne se sont donc pas trompés. Les élections fédérales 2019 ont bel et bien été marquées par le triomphe des Verts. Le mot s’impose. Car si on pouvait s’attendre à une progression des partis écologistes, personne ne l’imaginait si impressionnante. Plus qu’à une vague, c’est à un véritable raz-de-marée qu’on a assisté. Avec, pour corollaire, les quatre partis principaux de l’establishment helvétique plutôt secoués, voire carrément malmenés, notamment en ce qui concerne l’UDC et le PLR .

Conséquence majeure: la majorité de droite du Conseil national a vécu, alors que des écologistes, de gauche comme de droite, s’imposent aujourd’hui comme jamais dans des institutions pourtant réputées pour leur stabilité. Avec tout ce que cela implique comme responsabilités. Car les Verts ne pourront pas se contenter de surfer sur l’effet Greta Thunberg, voire quelques théories prônant une apocalypse climatique imminente, pour mener à bien leur politique. A Berne, malgré la victoire de dimanche dernier, ils devront encore et toujours composer pour trouver des majorités. Ils vont donc devoir prouver qu’ils sont habiles stratèges au petit jeu des alliances pour porter leurs dossiers.

Et ça ne va pas être facile. Car si le vert paraît être aujourd’hui la couleur dominante, il ne faut pas oublier qu’il y a vert et vert. Les Verts et les Vert’libéraux ne sont unis que par la couleur de leur nom. Mis à part cela, ils sont aussi éloignés l’un de l’autre que le PS et le PLR. Et c’est peut-être bien là que les premiers problèmes vont surgir. Entre envies de taxation à outrance des uns pour gérer la transition énergétique et solutions économiques pour les autres, il pourrait y avoir pas mal de tirage. Bref, le plus dur ne fait que commencer.