Français de Suisse: «Je n’ai pas été élue, mais je ne lâche rien»

PORTRAIT • Candidate aux législatives françaises, résidant au Mont-sur-Lausanne, Danielle Mengue espérait apporter son profil atypique et «la voix du bon sens» à l’assemblée nationale. Femme, ingénieur et mère de famille, elle n’a pas été élue.

C’est une défaite ou un succès d’estime, car avec 1% des voix, cette quasi-inconnue n’a pas été élue ce 5 juin. Mais elle ne compte pas s’arrêter là. Femme, noire, classée à droite et installée en Suisse depuis deux ans, au Mont-sur-Lausanne plus précisément, Danielle Mengue entend bien se faire une place au sein du très concurrentiel et macho landerneau politique français. Car elle n’a peur de rien. Candidate le week-end dernier (une semaine avant leur tenue officielle en «métropole») aux législatives pour la 6 ème circonscription des Français de l’étranger (Suisse et Lichtenstein), elle était opposée à pas moins de 14 autres candidats, dont le sortant et très fantasque Joachim Son-Forget, éliminé lui aussi, et surtout le très puissant parachuté macronien Marc Ferracci, arrivé en tête de ce premier tour.

«En fait, cela a été un vote utile où les idéologies n’ont pas joué, explique Danielle Mengue. Les électeurs ont choisi soit de donner une majorité au président, soit de renforcer l’opposition de M. Mélenchon».

Née il y a 40 ans, mère de quatre enfants dont le dernier né au CHUV il y a quelques mois, Danielle Mengue a grandi à Bordeaux, dans une famille très politisée. Jeune, elle participe à de nombreuses réunions politiques, mais sans s’engager. Et pour cause, elle se consacre à ses études - elle est ingénieur -, à fonder sa famille et à gérer sa propre entreprise, dans le numérique.

Déjà élue en 2020

«C’est en 2020, lors des élections municipales françaises que j’ai franchi le pas, et me suis portée candidate, lorsque j’ai été approchée par le maire de ma petite commune du bordelais. Elue, j’ai ensuite rejoint pour les régionales, le Mouvement de la ruralité, l’ancien Chasse Pêche Nature et traditions, dans une liste apparentée à Jean Lassale.» Arrivée en Suisse pour y suivre son mari, elle relance son activité entrepreneuriale et surtout, se réinvestit en politique, pour les Français de l’étranger. Et pour l’avoir vécue en Suisse, elle espérait apporter un peu de bon sens à l’assemblée nationale en y prônant les vertus de la décentralisation. Non élue, mais «habituée à bousculer les codes», elle entend bien continuer son combat politique, et songe déjà aux futures échéances.