Au premier coup d’œil, impossible de ne pas y penser. L’identité de marque du Lausanne City, le nouveau club de la capitale vaudoise, ressemble furieusement à un géant du football mondial, le Manchester City entraîné par l’incontournable Pep Guardiola. Si les deux équipes partagent un code couleur semblable et un nom proche, la comparaison s’arrête là selon Mario Marques, président de la formation lausannoise: «Nous n’avons clairement pas les mêmes moyens, s’amuse-t-il. Même si nous avons pu décrocher quelques jolis sponsors, je peux déjà citer la Banque cantonale vaudoise, Coca-Cola, Nike ou encore Valser. C’est plutôt réjouissant de voir que des sociétés aussi réputées sont intéressées par notre projet.»
Professionnalisation du foot amateur
Ce projet, le jeune entrepreneur de 33 ans nous l’explique avec un mélange de fougue et de détermination. Car si son équipe débutera en modeste cinquième ligue, la règle pour les nouveaux clubs, le président compte bien l’amener au sommet: «Je ne me fixe aucune limite, nous avons déjà recruté de très bons joueurs venus d’autres clubs ainsi qu’un entraîneur, Oscar Patino, qui a déjà une riche expérience dans le domaine, notamment avec le FC Le Mont. Mon souhait est de professionnaliser le football amateur en amenant une gestion rigoureuse, une communication ambitieuse, notamment sur les réseaux sociaux, tout en relevant les défis sportifs qui nous attendent.» But avoué? Gravir les ligues, les unes après les autres, pour se retrouver très rapidement parmi l’élite du football vaudois. Ce que confirme le site internet du club: «Un plan stratégique clair est mis en place pour faire du Lausanne City un des acteurs majeurs du football lausannois, romand et national, pour faire croître de manière globale la marque du Lausanne City, l'image du club, son envergure et ses revenus.»
Une ambition qui fait grincer des dents
Une ambition affichée qui a déjà provoqué quelques remous dans le monde du ballon rond lausannois: «Certains pensent que ce n’est que du vent, que nous sommes un peu arrogants et que cette aventure ne durera pas, confie Mario Marques. Je leur réponds simplement qu’aujourd’hui le football, même amateur, doit être géré comme une entreprise, je dirais même comme une multinationale. Rien ne doit être laissé au hasard.» Le président avoue secrètement rêver de voir un jour son équipe évoluer au Stade de la Tuilière. En attendant que ce rêve se concrétise, elle évoluera sur les terrains de l’entreprise vaudoise Bobst active dans la fabrication et la fourniture de machines: «Cela nous convient très bien car la pelouse est de qualité et nous pouvons y jouer quand bon nous semble, nous y serons les seuls résidents. Nous sommes entrés en contact avec la Ville de Lausanne et son service des sports, mais on nous a appris que le Stade de la Tuilière accueille déjà suffisamment de clubs.» Les choses sérieuses ont débuté le 13 août pour le Lausanne City avec un premier match officiel en Coupe de Suisse. Le coup d’envoi du championnat a, quant à lui, été donné le 21 août. Ces prochains mois, le club prévoit déjà de créer sa propre équipe féminine, une académie pour les futurs talents du ballon rond tout en relevant en parallèle le plus grand de ses défis: se faire une place dans le cœur des Lausannois.