«On se moque de nous». Matthias n’en démord pas: le trentenaire, qui œuvre dans la santé, n’a pas obtenu son pass sanitaire, malgré une sérologie qui atteste qu’il a bien été infecté par le coronavirus. Problème: son test a été réalisé avant le 16 novembre, autrement dit trop tôt pour obtenir le précieux sésame. «J’ai payé plus de 60 francs pour rien. Je suis écœuré», dénonce Matthias.
Couac de communication
A l’origine de cette mésaventure, une offre alléchante des autorités fédérales. Le 3 novembre, l’OFSP annonce en effet: «A partir du 16 novembre, les personnes en mesure de prouver, à l’aide d’un test sérologique récent, qu’elles ont guéri et disposent de suffisamment d’anticorps pourront obtenir un certificat Covid.» Rien sur une quelconque nécessité d’attendre jusqu’au 16 novembre pour procéder au test. Prévoyant, Matthias s’empresse de prendre rendez-vous. Il se rend, le 13 novembre, dans une permanence médicale pour le prélèvement. Trois jours plus tard, malgré un résultat positif, le personnel lui explique qu’il n’a pas droit au pass, car le test a été réalisé trop tôt.
Nouveau test
Furieux, il demande des explications. «Le laboratoire m’a affirmé ne rien pouvoir faire pour moi», dénonce le trentenaire.
Même son de cloche du côté des autorités sanitaires cantonales: «A notre connaissance, il n’y a pas eu de plaintes ou de témoignages à ce sujet, précise Cathy Gornik, porte-parole au Département de la santé et de l’action sociale (DSAS). Par ailleurs, la décision de ne prendre en compte des test sérologiques positifs qu’à partir du 16 novembre pour obtenir un certificat relève de la compétence de l’OFSP.»
Hausse des rendez-vous
Difficile de savoir combien de personnes se retrouvent dans cette même situation. Contacté, un centre de prélèvement confirme en tout cas un pic de fréquentation pour ce même motif, avec une dizaine de personnes venues se faire tester chaque jour avant la date limite.
«Personne n’a voulu reconnaître que l’information n’était pas claire et accepter les sérologies antérieures à la date stipulée. Je me suis fait avoir», conclut Matthias, résigné à reprendre rendez-vous et à payer un second test.