«Tous les jours, les CFF me demandent de les excuser. Et tous les jours, je pardonne...»

Usagers mécontents, cantons désabusés et ponctualité remise en question. Les CFF cristallisent les mécontentements.

 

  • En gare de Lausanne, 91% des trains ont moins de trois minutes de retard. DR

    En gare de Lausanne, 91% des trains ont moins de trois minutes de retard. DR

TRANSPORT • Les CFF n’en finissent pas de susciter des mécontentements. Un Lausannois qui a pris contact avec notre rédaction, raconte ainsi: «Etant détenteur d’un abonnement général des CFF, je prends le train tous les jours, et plus d’une correspondance chaque jour. A cause des trains en retard, je loupe des correspondances très souvent, ce qui me cause des gros problèmes pour mes engagements. Tous les jours, j’écoute les CFF dire entre autres, «pour ce retard, veuillez bien nous excuser», et une fois par jour, je pardonne.»

Les Romands vont-ils pardonner longtemps aux CFF, d’autant que les manquements en Suisse romande sont bel et bien confirmés? Selon nos confrères du Blick, la ponctualité des trains en Suisse occidentale laisse en effet nettement plus à désirer qu’ailleurs dans le pays. En Suisse romande, l’objectif de ponctualité de 90,5% n’a été atteint que 133 jours sur 365 durant l’année écoulée, alors que sur l’ensemble du réseau, le résultat est bien meilleur, avec 271 jours de ponctualité.

Nombreux travaux

A Lausanne pourtant, la situation semble plutôt satisfaisante. «En matière de ponctualité, le nombre de trains arrivant avec moins de trois minutes de retard à destination à Lausanne est de 91,3% pour 2022», explique Jean-Philippe Schmidt, porte-parole des CFF. Et d’ajouter comme pour nuancer: «Les CFF sont conscients que la ponctualité en Suisse romande n’est pas au niveau souhaité, et c’est pour cela, en prévision des nombreux travaux d’entretien et de développement du réseau (plus de cinq milliards d’ici à 2030), qu’il y a nécessité d’adapter les horaires des trains ces prochaines années, notamment en rallongeant certains temps de parcours.»

Au vitriol...

Un rallongement des temps de parcours annoncé pour 2024 et qui suscite d’ores et déjà l’ire de la Conférence des Transports de la Suisse occidentale (CTSO), organe de liaison entre les conseillers d’Etat en charge des transports des cantons de Berne, Fribourg, Vaud, Valais, Neuchâtel, Genève et du Jura. «La Conférence des Transports de la Suisse occidentale (CTSO) partage l’analyse des CFF sur les retards qu’a pris la qualité de l’offre ferroviaire en Suisse occidentale, mais a décidé de ne pas entrer en matière sur le projet d’horaire 2024 dont elle a pris connaissance et renvoie la copie aux CFF» a-t-elle ainsi sèchement répondu dans un communiqué de presse au vitriol publié le 8 avril dernier et titré «Le remède est pire que le mal».