Automobile: sept raisons plaident pour l’hydrogène et les piles à combustible

TECHNOLOGIE • La mobilité neutre en CO2 n’est pas un rêve. Le chemin est long, mais les premiers pas sont faits. Bosch milite pour l’hydrogène et les piles à combustible.

  • La structure d’un camion à pile à combustible a déjà été testée par Bosch, pour une autonomie de près de 1000 km.

    La structure d’un camion à pile à combustible a déjà été testée par Bosch, pour une autonomie de près de 1000 km.

Si la classe politique se réveillait et décidait d’imposer une «étiquette CO2» sur les légumes bio que vous adorez, le monde changerait. Vous constateriez que vos tomates proviennent d’Espagne ou vos avocats d’Amérique centrale. Ce ne serait encore qu’une indication… Que survienne une taxe, et la révolution s’annoncerait. Peut-être qu’il n’y en aura pas besoin, car le domaine des transports évolue. Bosch, très actif dans la mobilité, soutient massivement l’hydrogène propre, à savoir issu de sources électriques renouvelables.

Les sept raisons

La marque, très inventive, voit sept raisons pour lesquelles l’hydrogène et les piles à combustible joueront un rôle crucial dans la mobilité. Première raison: la neutralité climatique. Dans une «fuel cell», l’hydrogène H2 réagit avec l’oxygène O2 de l’air ambiant pour fournir de l’électricité. Celle-ci entraîne le moteur ou alimente la batterie selon les différents concepts. Aucun gaz d’échappement, seulement de l’eau (H2O) et de la chaleur. Pour les poids lourds, c’est immensément plus efficace qu’une propulsion électrique avec batteries rechargeables, beaucoup trop pesantes. En deuxième vient la variété des applications. Bosch met au point des installations d’accumulation d’électricité basées sur les mêmes principes, pour toutes sortes d’usages, y compris la recharge d’autos électriques. Pour respecter les accords de Paris, les trains, les bateaux et même les avions pourraient s’y mettre. L’industrie de l’acier songe aussi à l’hydrogène. Troisième raison: l’efficacité. Certes, un peu moindre que l’utilisation directe batterie-moteur, celle-ci ayant le désavantage de la disponibilité, les éoliennes et le solaire dépendant des conditions météo. Alors que ces installations peuvent produire de l’hydrogène en tout temps. La question des coûts vient en quatrième position. Ils devraient diminuer de moitié d’ici la fin de la décennie, rendant le choix d’une voiture particulière compétitif par rapport aux carburants traditionnels. Cinquièmement, l’infrastructure, encore embryonnaire, suffit déjà pour les transports lourds à travers l’Europe. Cela ne peut qu’augmenter rapidement, des projets étatiques en Allemagne accéléreront la mise en place du réseau, alors qu’en Suisse ce sont plutôt les privés qui s’en chargeront. Le sixième argument touche à la sécurité: la volatilité de l’hydrogène limite tout risque d’explosion, car il est quatorze fois plus léger que l’air. Sa combustion est par ailleurs peu problématique, des tests l’ont largement démontré. La septième raison est simple: allons-y! Techniquement, cette filière est prête. Il suffirait d’un coup de pouce politique pour qu’elle nous fasse, enfin, passer à une mobilité exempte de carbone.