Comment j’ai traversé la Suisse grâce à l’hydrogène

TEST • En voiture, puis en camion, de Crissier à Zofingue, rouler sans émettre autre chose que de la vapeur d’eau: test réussi.

L’hydrogène n’est plus un fantasme. Cette année, six stations-service couvrent le plateau, de Lausanne à Saint-Gall. Il n’en faut pas plus pour que les poids lourds des transporteurs comme Christian Cavegn ou ceux de Coop et de la Migros puissent effectuer leurs livraisons, sans aucune émission de CO2.

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Départ de Crissier. Deux voitures s’offrent, une Hyundai Nexo et une Toyota Mirai. La première, déjà testée, pas la seconde, alors optons pour celle-ci. Elle a été redessinée (heureusement, la première était pour le moins curieuse) et Toyota a revu ses prix. Au volant, un véhicule fonctionnant avec des piles à combustible est comme une autre auto électrique. Sauf qu’il y a une petite batterie pour récupérer de l’énergie et des réservoirs pour l’hydrogène. Ceux-ci prennent de la place, cela se voit au tunnel entre les jambes du cinquième passager, au milieu de la banquette arrière.

Trajet sans histoire, dans le silence et le confort. Arrivé à Zofingue, démonstration du plein. Un pistolet à fixer, un bouton et la colonne fait son office. Cinq minutes à peine, c’est comparable à une auto à essence. Pour des privés, le nombre de stations est encore faible. Pas pour les camions, il est suffisant.

Retour en Hyundai de 36 t. Sonja sera notre chauffeur, elle nous aurait cédé le volant si nous avions eu le permis adéquat. Silence de marche, on n’entend pas le moteur. La conduite? Semblable à un autre poids lourd, avec la qualité électrique de reprises immédiates. Un jour avant notre expérience, le transporteur Cavegn a tenté la traversée du pays en chargeant ses camions de 36 t. à ras bord. Ils sont partis de sa base de Romanel jusqu’à Saint-Gall, sans avoir à refaire le plein. La filière est en marche… Elle est vertueuse, car le H2 (l’hydrogène) provient de sources renouvelables. Le paradis? Pas encore… Si tout le monde voulait rouler ainsi, il faudrait diversifier la production, et recourir à des combustibles fossiles. Disons donc que c’est une solution prometteuse.