Mobilité à hydrogène: les poids lourds d’abord

TECHNOLOGIE • La mobilité basée sur l’hydrogène réunit tous les avantages. Et elle démarre, pour les camions.

  • Bertrand Piccard devant l’un des premiers camions Hyundai commandés par Coop et Migros. DR

    Bertrand Piccard devant l’un des premiers camions Hyundai commandés par Coop et Migros. DR

Un ambassadeur de renom a lancé la filière hydrogène à Saint-Gall: Bertrand Piccard. Pour marquer les esprits, il a déclaré tout de go: «L’hydrogène, c’est comme le sexe quand on est adolescent: tout le monde en parle, personne ne le fait!» AVIA, née en Suisse du regroupement d’importateurs indépendants, inaugurait sa première station-service à hydrogène. Six autres vont suivre pour couvrir le plateau: Huzenschwil, Rümlang, Zofingue, Berne, Lausanne, puis Geuensee.

Les poids lourds en premier

Premiers utilisateurs: les poids lourds. Coop et Migros vont en mettre rapidement des centaines en service. Hyundai est le premier fournisseur, avec un camion à pile à combustible dont le plein d’hydrogène permet de parcourir environ 400 km. L’Association Mobilité H2 soutient cette filière, qui regroupe l’importateur Emil Frey, des transporteurs comme Cavegn, G. Leclerc, Galliker ou Streck. Et les individus? Peu de véhicules sont à disposition: le SUV Hyundai Nexo, la Toyota Miraj ou la Honda Clarity, mais leur commercialisation reste confidentielle. Avec ce premier réseau, certains pourraient être tentés, car d’autres fournisseurs de carburant songent à cette filière prometteuse.

Produire sans CO2

L’avantage de cette technologie est multiple. D’abord, les véhicules n’émettent qu’un peu de vapeur d’eau. La production peut être locale. Certes, les piles à combustible rendent les voitures chères, mais les prix baisseront inéluctablement. Enfin, le fisc est très content: comme pour l’essence, il suffit de rajouter les taxes… Au contraire des autos électriques, pour lesquelles il est compliqué de prévoir des impôts équitables et aisés à appliquer.

Les promesses de H2 s’étendent à d’autres mobilités. Après les camions, ce seront les trains. Le constructeur français Alsthom a commencé la fabrication de rames pour remplacer les motrices fonctionnant au diesel. Ce seront des tonnes de particules fines et de CO2 en moins. Jules Verne, le visionnaire, l’écrivait en 1873 dans l’Île Mystérieuse: «L’eau est le charbon de l’avenir». Nous y sommes!