Une nouvelle race de chargeurs ultraperformants

RECHARGE • Engranger une centaine de kilomètres en trois minutes: les installations vont voir le jour. Mais… et le courant, d’où vient-il?

  • Les gouvernements poussent la mobilité du côté de l’électricité, ce qui engendre une forte demande de stations de recharge.

    Les gouvernements poussent la mobilité du côté de l’électricité, ce qui engendre une forte demande de stations de recharge.

Brancher sa puissante auto électrique, juste le temps d’aller à la boîte à lettres, revenir trois minutes plus tard et se réjouir: 100 km de gagnés. À quel prix? Pour le moment, c’est la jungle. Selon que vous avez, ou pas, un abonnement, cela peut vous coûter peu, ou beaucoup.

Nouveau déploiement

Un des leaders du domaine, l’entreprise suisse ABB, propose dès cette année un chargeur Terra 360. Il se répandra en Europe, en Asie et aux Amériques l’an prochain. Il peut charger simultanément quatre véhicules. Avec sa puissance pouvant atteindre 360 kW, une charge complète durera quinze minutes ou moins. Cette possibilité convient évidemment aux grands rouleurs privés, mais elle concerne également les professionnels, qui adoptent de plus en plus des camionnettes de livraison fonctionnant à la seule électricité. ABB constate que les gouvernements poussent la mobilité du côté de l’électricité, ce qui engendre une forte demande de stations de recharge.

En particulier rapides, la spécialité de cette entreprise, déjà impliquée dans le réseau Ionity. Elle a d’ailleurs annoncé que toute sa flotte, représentant plus de 10’000 véhicules, va passer à des modèles sans émission. Les nouvelles bornes correspondent à ce que des centres commerciaux pourraient désirer, avec un écran de 27 pouces pour diffuser non seulement les instructions, très simples, mais également tout autre message comme de la publicité.

Et le courant?

On a appris que la France, selon le discours de son président, allait changer de politique en revenant au nucléaire. Sous la forme de petites centrales. La Suisse et l’Allemagne sont au contraire décidées à s’en passer. Notre pays, par la grâce de ses nombreux barrages, est relativement autonome. L’hydroélectrique représente 66% de la consommation (2019), le nucléaire un peu moins de 20%. Un chiffre intéressant: 76% de cette électricité a été produite en Suisse. Ce qui signifie qu’un quart provient d’ailleurs. Nous exportons en été, importons en hiver. L’absence de déploiement de moyens de production nouveaux va accroître notre dépendance. À terme, de manière assez absurde, notre sécurité d’approvisionnement va peut-être dépendre du… nucléaire français.