Aux Jeux olympiques, un tourbillon nommé Vortex

  • A Chavannes-près-Renens, la construction du Vortex a pris sa vitesse de croisière. En janvier 2020, il va loger 1880 athlètes lors des Jeux olympiques de la jeunesse.
  • L’immeuble comptera 712 logements répartis le long d’une rampe ininterrompue de 2,8 kilomètres de longueur. Inédit!
  • Sur le site, il n’y a pas que les chiffres qui donnent le tournis. Visite guidée de ce «Colisée» made in Switzerland.

  • Le Vortex, navire amiral de Lausanne 2020, doit son nom à sa rampe dont la forme évoque un tourbillon. PHOTOS VERISSIMO

    Le Vortex, navire amiral de Lausanne 2020, doit son nom à sa rampe dont la forme évoque un tourbillon. PHOTOS VERISSIMO

«Ce magnifique projet nous oblige à innover sans cesse!»

Eric Burg, directeur du chantier

Le 2 mai 2017, date de début des travaux, il n’y avait là qu’un champ et quelques oiseaux. Moins d’une année et demi plus tard, à quelques encablures de l’Amphimax, s’élève désormais un bâtiment futuriste cylindrique de 137 mètres de diamètre et 27 mètres de hauteur: le bien nommé Vortex. C’est LE chantier des prochains Jeux olympiques de la jeunesse à égalité avec celui de la patinoire de Malley.

Alors que le gros œuvre vient d’être terminé avec une poignée de semaines d’avance sur des délais pourtant serrés, et qu’une traditionnelle «fête du sapin» célébrera la chose ce vendredi 12 octobre, nous sommes allés visiter cet étonnant objet architectural, budgété 156 millions et financé par la Caisse de pensions de l’Etat de Vaud et géré par Retraites Populaires. Il servira de village olympique à une majorité des 1’880 athlètes venus de 70 pays durant la compétition, soit du 9 au 22 janvier 2020. Après cela, avec sa capacité de 829 couchages pour étudiants et 76 logements pour hôtes académiques, il viendra pallier le manque cruel de lits étudiants dont souffrait la capitale olympique.

Une rampe hélicoïdale de 2,8 km

Ce qui frappe d’emblée avec ce bâtiment, c’est évidemment la rampe hélicoïdale de 2,8 kilomètres de long et qui relie ses huit niveaux en montant tranquillement en tire-bouchon suivant une pente de moins de 1%. Et ce, en passant devant les baies vitrées de chacun des 712 logements (qui vont de la chambre, au studio en passant par l’appartement de 2,3 ou 4 chambres) et des espaces communs (salle polyvalente, restaurant, commerce, salle de musique etc…), lesquels donneront sur le gigantesque parc intérieur. C’est elle qui a donné son nom au projet. Ce «tourbillon» est né de l’imagination fertile du bureau d’architecte zurichois Dürig AG et contribue à associer le Vortex au Learning Center de l’EPFL, autre bâtiment phare du campus des Hautes Ecoles dont l’architecture ne laisse pas grand monde indifférent.

Sur le toit du Vortex, une terrasse panoramique et un café offrent une vue à 360° sur la ville, le Jura, le Léman et même le Mont Blanc. Quelque 1200 cellules photovoltaïques seront installées sur le reste de ce dernier «étage» histoire d’assurer plus de 20% de son autonomie énergétique. «Ce magnifique projet est comme un mouton à cinq pattes. Il nous oblige à innover sans cesse. On s’éclate!» confesse avec son accent chantant du sud-ouest Eric Burg, 42 ans et déjà directeur de ce dantesque chantier pour Losinger Marazzi.

Ni accident ni retard

Les quelque 200 ouvriers travaillant sous ses ordres abondent à l’image du coffreur d’origine portugaise de 54 ans Marcelino Gomes: «Travailler sur des chantiers de cette ampleur, c’est quelque chose! Mes amis en ont tous entendu parler à la télé et je sais déjà que quand je passerai à côté en voiture dans quelques années, je serai fier!» D’autant qu’aucun de ses collègues n’a été blessé depuis le début des travaux. C’est rarissime sur des chantiers de cette ampleur mais pas le fruit du hasard. Ici on ne rigole pas avec la sécurité.

Autre tour de force olympique: le délai de livraison final, fixé au 31 octobre 2019 est très bien parti pour être respecté. Les ouvriers n’ont même pas eu jusqu’ici à prolonger leurs horaires normaux (7h30-17h) pour rester dans le rythme. Ils ont travaillé à la vitesse de 40 mètres de mur linéaire par équipe et par jour, soit le double de ce qui se fait habituellement. Le fait de voir leur «Colisée» filmé sur CNN Money Switzerland, notamment, n’y est probablement pas étranger.

Photos: Valdemar Verissimo

www.lausanne2020.com

www.cpev.ch/immobilier/vortex