Comment Lausanne Cités a été censuré...

Comment expliquer  les restrictions qui frappent le compte de l’administrateur de notre page sur un réseau social ? La guerre en Ukraine n'y est peut être pas pour rien...

RESEAUX SOCIAUX • Cela fait plus de huit ans que Lausanne Cités a pris l’habitude de promouvoir ses articles sur Facebook, via un sponsoring publicitaire. Cette démarche, classique pour les médias, s’est toujours déroulée sans encombre. Tout récemment pourtant, Facebook vient de décider de restreindre le compte de notre community manager en l’empêchant désormais de procéder au sponsoring publicitaire. Motif de cette censure: «non respect des règles publicitaires, des standards de la communauté ou d’autres politiques et conditions générales de Facebook».

De quelles règles s’agit-il? Impossible de le savoir, tant il ne nous a pas été possible d’obtenir la moindre précision, et encore moins de joindre le moindre responsable ou autre chargé de modération. Tout au plus nous a-t-il été accordé, en cliquant sur un lien, d’obtenir un réexamen de la décision de suspension.

Des hypothèses

Faute d’explication, on en est donc réduit aux conjectures. Et celles-ci, si elles devaient être confirmées, sont édifiantes en ce qui concerne le pouvoir d’appréciation d’une telle entreprise. Dans le long historique de sponsoring publicitaire des articles de Lausanne Cités dans Facebook, une seule et unique publication a été soumise à interdiction définitive, il y a quelques semaines encore. Il s’agit d’une chronique satirique intitulée «Dieu et nos culs » signée par notre chroniqueur Alan Monoc. En dehors de cet incident, aucun problème n’a jamais émaillé les publications de Lausanne Cités. Comment expliquer alors les restrictions qui frappent le compte de l’administrateur de notre page? Le seul autre élément susceptible d’être mis «au passif» de notre journal est la publication la semaine dernière d’un article d’information intitulé «Les chaînes de la télévision publique russe ne sont plus disponibles pour les abonnés à Citycable.» Dans le contexte de la guerre actuelle en Ukraine, il semble légitime de penser qu’une telle publication ait pu tomber sous les fourches caudines des mystérieux algorithmes qui modèrent les publications du réseau social.

Limites de Facebook

«Qu’il s’agisse d’une interprétation abusive des règles de Facebook ou d’un signalement incorrect d’une personne extérieure, les entités concernées par les restrictions devraient pouvoir être en mesure d’en comprendre précisément les causes, il y a un réel manque de transparence, explique Stéphane Koch (en médaillon), spécialiste des réseaux sociaux. Tout cela met en lumière l’incapacité de Facebook à gérer de manière correcte, au-delà des traitements automatisés, les abus et les signalements. Mais cela implique le recrutement de davantage de modérateurs humains, et donc des coûts que les actionnaires ne sont pas forcément prêts à cautionner.»