Ecoles fermées: des enseignants désemparés et des parents désorientés

ÉCOLES CLOSES • Depuis vendredi dernier, les enseignants vaudois passent des coups de fil aux parents et tentent tant bien que mal, et dans l’urgence, de s’adapter à la fermeture des écoles.

  • Les classes sont vides et beaucoup de profs doivent s’adapter dans l’urgence. DR

    Les classes sont vides et beaucoup de profs doivent s’adapter dans l’urgence. DR

  • Des parents inquiets sur la manière d’organiser les enseignements à distance. 123RF

    Des parents inquiets sur la manière d’organiser les enseignements à distance. 123RF

«C’est la galère. Depuis vendredi je suis bombardée de messages toutes les heures. On essaie de gérer mais tout le monde est un peu angoissé». Les paroles de cette institutrice reflètent l’état dans lequel se trouve le corps enseignant depuis le 13 mars: dans le stress de devoir tout organiser en urgence avec des informations officielles distribuées au compte-goutte.

Dans le flou

En plus de devoir gérer l’urgence, ils doivent se porter volontaires pour les classes de garde, et organiser leur enseignement à distance. Car rien n’est pour l’heure uniformisé. Au moment où nous écrivons, certains établissements semblent sur le point de mettre en place des plateformes d’échanges pour que les professeurs puissent transmettre le travail des élèves aux parents, mais d’autres n’ont rien fait de tel. Dans ces cas, l’organisation du travail à distance se fait par chaque professeur individuellement. Une maîtresse de primaire dans ce cas de figure témoigne: «Nous pensions qu’une plateforme serait créée, mais il n’y a rien eu. Alors j’ai passé mon week-end à organiser mes cours à distance pour ces six prochaines semaines. Je réfléchis encore à comment les partager avec les parents, il va falloir que je les appelle».

Les appels aux parents, les enseignants ont dû en passer en quantité depuis vendredi et l’annonce de fermeture des écoles. Certains ne l’ont appris que quinze minutes avant la sonnerie. «Il a fallu directement commencer à réfléchir à ce que les élèves devraient prendre à la maison, en vue de l’organisation de l’enseignement à distance», détaille une enseignante.

Répercussions sur les apprentissages

Elle craint d’ailleurs les répercussions pour les élèves, de degré primaire particulièrement: «Certains parents seront capables et disponibles pour accompagner leurs enfants dans leurs apprentissages. Mais ce n’est pas le cas de tout le monde; pour les enfants dont les parents ne connaissent pas le système, ou même pas la langue française, cela péjorera encore plus leur situation. A ce niveau-là, des aménagements devront être mis en place afin qu’ils rattrapent leur retard.»

Pour l’heure, les enseignants sont dans l’ignorance et l’incertitude. Les classes de garde d’urgence étaient prévues pour lundi et mardi, mais rien n’indique que les directives n’auront pas très vite changé, même si certains collèges ont déjà organisé des tournus pour les six prochaines semaines.