La guerre des fitness fait rage à Lausanne

Les Lausannois sont toujours plus nombreux à opter pour un abonnement de fitness.

Profitant de ce boom, les salles se multiplient et se livrent une bataille sans merci.

Ces prochaines années, les fusions et autres rachats devraient se multiplier.

  • Le secteur génère, en Suisse, un chiffre d’affaires de près d’un milliard de francs. 1,2,3 RF

    Le secteur génère, en Suisse, un chiffre d’affaires de près d’un milliard de francs. 1,2,3 RF

<blockquote>«Le low-cost a provoqué une redistribution des cartes dans le milieu du fitness classique.»</blockquote> Sara Forestier, responsable communication chez Sport Quest

A Lausanne, l’offre des centres de fitness n’a jamais été aussi abondante. Et surtout aussi diversifiée. On peut opter pour une formule low-cost, ultrachic, avec un coach attitré ou axée crossFit (qui combine principalement force athlétique, haltérophilie, gymnastique et endurance). Bref, on a l’embarras du choix. Une diversité qui cache une autre réalité: les salles de fitness ne se font aucun cadeau. C’est le constat de Sara Forestier, responsable communication chez Sport Quest, un collectif de préparateurs physiques actif sur l’arc lémanique: «C’est une guerre très perceptible. Le low-cost a provoqué une redistribution des cartes dans le milieu du fitness classique. Il tend à faire disparaître les vieux acteurs. A termes, le marché devrait se consolider.»

Meilleure santé

Une position nuancée par Tristan Cerf, porte-parole de Migros pour la Suisse romande. Petit rappel, le géant orange possède actuellement 9 studios Activ Fitness et un Fitnessparc dans le canton de Vaud: «Le marché est en train de boomer et beaucoup de concurrents tentent de s’y profiler. Plus qu’une guerre, moi j’y vois plutôt l’espoir d’une meilleure santé pour tous et un signe de dynamisme du secteur.»

Oui, mais comment expliquer ce boom? Comme souvent, les raisons sont multiples. Il y a d’abord le besoin croissant de prendre soin de sa santé. Et une pratique sportive est incontournable pour atteindre cet objectif. Sara Forestier ajoute: «Les grands acteurs du fitness n’ont pas su anticiper le changement des attentes des pratiquants.» Laissant ainsi la voie libre à de nouveaux concurrents. Autre explication, la hausse de la demande. Comme le confirme la porte-parole de Sport Quest: «Avec un taux d’abonnés de 12,7% de la population, la Suisse se retrouve parmi les leaders européens. En 2017, le secteur était en hausse de près de 5% avec un chiffre d’affaires estimé à 963 millions de francs.»

Evolution de la demande

Autre nouveauté, les salles ne sont plus l’apanage des nouvelles générations. «L’âge ne cesse d’augmenter. Plus de 60% des clients ont plus de 40 ans», précise Claude Ammann, président de la Fédération suisse des centres de fitness et de santé (SFGV). Et Tristan Cerf de noter: «La clientèle a tendance à se diriger de plus en plus vers des centres de proximité, compacts, propres et pratiques. Près du travail, au centre-ville ou sur le chemin de la maison.»

Les prochaines tendances dans le secteur sont connues. Avec principalement l’arrivée de cours en immersion virtuelle au moyen de parcours en image de synthèse. Autre innovation amenée à se démocratiser, le Soul cycling, du vélo en salle teinté d’une touche de méditation. Se réinventer pour maintenir son insolente croissance, c’est le mantra du secteur du fitness à Lausanne.

Fabio Bonavita