La Voie verte, un boulevard cycliste et piéton au cœur de la ville

  • Longue de 25 kilomètres entre Lutry et St-Prex, la Voie verte offrira une voie de mobilité douce aux piétons et cyclistes de toute l’agglomération.
  • A Lausanne, son trajet court sur environ 4 kilomètres le long des voies CFF et devrait être finalisé en 2022.
  • Ce projet voit le jour alors que le 23 septembre prochain, le peuple suisse sera appelé à voter sur une initiative visant à inscrire les pistes cyclables dans la Constitution.

  • La Tranchée du Languedoc, première étape d’une gigantesque Voie verte le long des voies CFF.

    La Tranchée du Languedoc, première étape d’une gigantesque Voie verte le long des voies CFF.

  • Stéphane Bolognini, délégué vélo à la Ville de Lausanne

    Stéphane Bolognini, délégué vélo à la Ville de Lausanne

«Cyclistes, piétons et usagers vont y gagner en termes de nuisances sonores, de bruit, de stress, de pollution et de sécurité»

Stéphane Bolognini, délégué vélo à la Ville de Lausanne

Elle fera au total pas moins de 25 kilomètres. 25 kilomètres presque sans discontinuité dans toute l’agglomération lausannoise, entre Lutry et Saint-Prex, réservés aux piétons, vélos et trottinettes. Elle, c’est la fameuse Voie verte imaginée en 2015 et dont un premier petit tronçon - à peine 300 mètres - a été inauguré à Lausanne au tout début de l’été.

Plus que sa longueur, la Tranchée du Languedoc, entre le carrefour de Sévelin et le Pont Marc-Dufour, marque ainsi un pas important - et symbolique - dans la mise en place de la partie lausannoise de cette Voie Verte, qui à l’horizon 2022 devrait relier, sur près de 4 kilomètres, Malley à Pully.

Voie «express»

La Voie verte, ce n’est donc rien d’autre qu’une voie de mobilité douce réservée aux piétons et cyclistes, sur une longue distance, une sorte de voie express pour vélos, pourvue de dessertes d’accès tout au long de son cheminement et qui permettra à tout un chacun d’emprunter le tronçon qu’il souhaite en toute sécurité.

«Express n’indique pas qu’il s’agira d’une voie rapide pour vélos, avertit Stéphane Bolognini, délégué vélo de la Ville de Lausanne, mais plutôt que grâce à une meilleure fluidité, les usagers pourront y évoluer plus vite que s’ils avaient recours à une route de trafic normal.»

Et d’en égrener les avantages: «Cyclistes, piétons et usagers vont y gagner en termes de nuisances sonores, de bruit, de stress, de pollution mais aussi de sécurité bien sûr. »

Un projet idéal pour la Ville qui, de longue date, a souhaité s’engager en faveur de la mobilité douce avec l’arrière pensée d’y rallier un maximum de Lausannois.

«Nous construisons une infrastructure dédiée à l’usage unique de la marche et du vélo, se réjouit Florence Germond, la municipale en charge de la mobilité. Une fois réalisés, ces tronçons permettront de relier le quartier de Malley à la gare de Lausanne en 10 minutes à vélo, ou encore d’accéder aux nouveaux musées de Plateforme 10 à pied en 15-20 minutes depuis la frontière communale de Pully. Ainsi, la Voie verte aura un intérêt pour les déplacements utilitaires comme pour les déplacements de loisirs, à pied comme à vélo.»

Car à Lausanne, selon un sondage téléphonique effectué en septembre 2017 dans le cadre de l’étude «Villes cyclables», seuls 33% des habitants se déplacent parfois ou régulièrement à vélo. En creux, il existe donc un vivier de 67% de personnes susceptibles de se convertir aux avantages de la mobilité douce, en leur offrant des infrastructures qui allient facilité d’accès et sécurité. La Voie verte s’inscrit dans ce grand dessein, avec pour originalité technique de suivre le tracé des voies CFF, très intéressant en raison de l’horizontalité qu’il propose, dans une ville comme Lausanne ou la déclivité est largement la règle.

Mais horizontalité ne veut pas dire monotonie. Les différents tronçons de la future Voie verte lausannoise, et en fonction des contraintes techniques ou légales, revêtiront en effet divers aspects, certains étant exclusivement indépendants du trafic automobile, d’autres étant partagés avec les véhicules individuels, dont la vitesse sera néanmoins limitée à 20 kilomètres/heures. Dans certains cas des aménagements de carrefours seront nécessaires sans compter la mise en place généralisée de gabions, de bancs, de bornes relais, et de dispositifs d’éclairage.

Synchroniser les chantiers

«A Lausanne, la principale difficulté que nous rencontrons dans l’aménagement de la Voie verte est la synchronisation des différents chantiers afin d’optimiser l’utilisation des ressources financières», explique Stéphane Bolognini. Ainsi, la réalisation de la tranchée du Languedoc s’est intégrée au programme des travaux de construction par les CFF d’une 4e voie ferroviaire entre Lausanne et Renens, avec, à la clé, une économie de 300’000 francs.

Enfin, afin de conférer une identité de «Voie verte» à l’ensemble des 25 kilomètres prévus dans le dispositif de toute l’agglomération, une charte d’aménagement a été élaborée entre les différentes communes impliquées pour garantir une unité de traitement en matière de gabarit, traitement paysager, marquage, signalétique et mobilier urbain.