«Le petit fourgon aménagé apporte une véritable sensation de liberté et de flexibilité»
Maurice Acker, directeur des ventes chez AutoScout24
Cet été, plus que jamais, les camping-cars et autres bus Volkswagen essaimeront sur les routes vaudoises. A leur bord, des retraités friands d’évasion, mais pas seulement: «Leurs propriétaires ont beaucoup changé, note Alessandro Ichino, vice-président du Camping-Car Club de Suisse romande. De plus en plus de jeunes se lancent dans l’aventure car ils souhaitent prendre le large sans avoir à planifier leurs vacances.» Preuve de ce nouvel engouement, le nombre de camping-cars a plus que triplé en l’espace de vingt ans selon l’Office fédéral de la statistique (OFS). L’an dernier, on comptait 71’123 véhicules de ce type en Suisse. Ils n’étaient que 22’518 en l’an 2000.
A la place de l’avion
Cet essor s’explique notamment par une envie de se rapprocher de la nature. Sans la pollution générée par le trafic aérien, comme le précise Dan Wankmüller, directeur général de Bantam-Wankmüller à Etagnières: «Ce boom des camping-cars a déjà commencé avant la pandémie, certaines personnes soucieuses de l’environnement n’ont plus envie de prendre l’avion et cherchent donc des alternatives. Mais il est vrai que depuis le printemps 2020, les ventes ont pris leur envol. Nous avons aussi beaucoup de demandes pour des locations. Cela permet de tester cette façon de voyager sans trop s’engager.» Autre tendance de fond, les petits modèles ont la cote. Plus maniables, ils sont à l’aise un peu partout comme une voiture. Une analyse partagée par Maurice Acker, directeur des ventes chez AutoScout24: «Le petit fourgon aménagé apporte une véritable sensation de liberté et de flexibilité. Ces véhicules se conduisent avec un permis B classique, aussi facilement qu’une voiture normale. Ils se faufilent dans les ruelles étroites et leur toit relevable permet de se garer dans la plupart des parkings ouverts ou couverts.»
Forte demande en ligne
Entre 2018 et 2020, le nombre de recherches pour ce type de modèles a augmenté de près de 40%. Au premier trimestre de cette année, AutoScout24 a même enregistré un nouveau record suisse avec plus de 4,6 millions de recherches axées sur des camping-cars compacts. Avec, en tête, le mythique Transporter de Volkswagen et le Marco Polo de Mercedes. Selon Dan Wankmüller, cette mode des vans trouve en partie son origine sur les réseaux sociaux, où le hastag «#vanlife» met en lumière la vie nomade des travailleurs digitaux. Confortablement installés sur leur banquette arrière, ils incarnent un style de vie inspirant pour les nouvelles générations. «Les jeunes sont de plus en plus nombreux à prendre une année sabbatique, remarque le directeur général de Bantam-Wankmüller. Je connais aussi des retraités qui ont décidé de vivre dans leur fourgon aménagé en choisissant comme adresse le domicile de leurs enfants. Côté destinations, nos clients visitent plutôt la Suisse depuis le début de la pandémie. D’autres effectuent leur périple dans les pays voisins ou en Scandinavie. Cette dernière est une région idéale car il y a très peu de contraintes pour ceux qui voyagent à bord de leur véhicule. On peut se parquer un peu partout, au cœur de la nature.»
Rôle des communes
Et Alessandro Ichino de mettre en garde: «Nous inculquons à nos membres l’exemplarité en matière de déchets abandonnés. Quand on voyage ainsi, on doit être irréprochable et ne rien laisser traîner. Ce n’est malheureusement pas toujours le cas. Les communes doivent aussi accompagner ce boom des camping-cars en mettant à disposition des poubelles et des aires de vidange, c’est devenu essentiel.» Pour que la communion avec la nature soit réellement sincère…